L'APC a procédé récemment à l'annulation de 39 projets d'un montant 317 millions de dinars à cause des retards enregistrés pour leur réalisation. Malgré son statut de commune de chef-lieu de wilaya, Boumerdès continue d'être gérée de manière aléatoire. Le staff aux commandes de l'APC n'a pas été à la hauteur des attentes de la population locale et les défis de cette ville universitaire aux atouts inestimables dans le tertiaire et le tourisme. A défaut d'une stratégie de développement à moyen et long termes, les responsables locaux semblent se complaire dans la politique de gestion au jour le jour héritée de leurs prédécesseurs. Une politique qui a pourtant montré ses limites tant sur le plan de la quantité que de la qualité des projets réalisés ou inscrits. Il y a quelques semaines, l'APC a procédé à l'annulation de 39 opérations d'un montant global de 317 millions de dinars (30,7 milliards de centimes). Certains projets remontent à plusieurs années et n'ont pas été lancés pour des raisons liées à l'inadéquation des études, aux coûts, ou encore aux modalités d'inscription, non immunisées contre la corruption. Au moins six opérations de 33,6 millions de dinars (MDA) concernent le siège de l'APC, dont des études pour construire un nouveau bloc d'état civil ou des travaux de réhabilitation et d'entretien des services existants. Les élus locaux ont gelé aussi quinze autres projets d'une valeur 76,3 MDA, dont la plupart portent sur l'aménagement des espaces verts, des trottoirs, des plantations d'arbres et autres chantiers de rénovation et d'embellissement dans différents endroits du chef-lieu. La même mesure a touché 7 opérations liées à l'extension du réseau d'assainissment et la rénovation de l'éclairage public. L'APC avait réservé une enveloppe de 80,3 millions à cet effet, avant de la consacrer à autre chose. Et la liste est encore longue. Pourquoi cette mesure ? L'APC a-t-elle décidé de revoir ses méthodes de gestion ? Selon certains élus, la décision est venue d'«en haut», à cause du règne de la gabegie et de la généralisation des affaires de corruption et de malversations. «Les maires préfèrent les petites consultations pour faire passer les amis et obtenir des pots-de-vin. Chose qui devient difficile quand il s'agit d'un marché», explique un élu. L'argent récupéré servira à la réalisation de 26 nouveaux projets plus conséquents d'un montant de 467 millions de dinars. Cependant, si la technique de dépense a changé, les secteurs ciblés restent les mêmes. Au moment où les villes se modernisent et se mettent à l'ère du numérique et des énergies renouvelables, à Boumerdès on parle encore et toujours des problèmes d'assainissment, d'éclairage public, de routes, de l'absence d'aires de jeu, de gaz naturel, etc. En effet, l'APC a réservé plus de 50 millions de dinars pour raccorder des quartiers des cités Foes, Sahel et Boukerroucha au réseau d'assainissement. Le secteur de la jeunesse n'a, cette fois, pas été oublié, puisque l'APC a dégagé 36 millions de dinars pour la réhabilitation de nombreuses infrastructures sportives, la réalisation d'un stade et une salle polyvalente à Sahel, et 34 millions pour l'aménagement et le revêtement du stade Frantz Fanon en gazon synthétique. Dépourvue de tout, la localité de Boukerroucha a eu sa part. Elle verra la réalisation d'un stade et l'extension des réseaux d'assainissment et d'eau potable pour un coût global de 43 millions de dinars. Mais l'essor de la commune ne dépend pas de tels projets qui, de surcroît, ne verront jamais le jour dans les délais.