Malgré les retards accumulés en matière de consommation des crédits, l'APC de Boumerdès peine toujours à revoir ses méthodes de gestion afin de répondre aux préoccupations de ses administrés. La cadence de réalisation des projets demeure très lente. Un élu à l'APC fait état de 48 opérations, prévues depuis plusieurs années dans le cadre du budget supplémentaire de la commune, pour un montant de 235 millions de dinars, qui tardent à être lancées, ajoutant que 82 autres ont été annulées pour diverses raisons. «Notre commune dort sur plus de 910 millions de dinars, alors que plusieurs quartiers sont dépourvus du strict minimum. On n'a même pas de gare routière digne de ce nom», déplore-t-il. A la cité Ibn Khaldoun, sise en face de ma mairie, même l'éclairage fait défaut. Les résidents se plaignent de la prolifération de chiens errants et du manque d'espaces verts et d'aires de jeu. A Foes, une agglomération en pleine extension, des dizaines de foyers ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement. Une carence qui semble pénaliser même les investisseurs, car au moins deux hôtels ont été réalisés sur le site, mais leur ouverture risque d'être ajournée à cause du manque de viabilisation. L'APC a dégagé 24 millions pour la réalisation de 500 m de réseau d'assainissement, mais le projet demeure au stade des procédures administratives. Le manque d'encadrement invoqué par les responsables locaux pour justifier leur échec ne tient plus la route. «L'APC consacre 4 millions de dinars par an à la formation de ses cadres, mais cet argent a rarement été dépensé. Aujourd'hui, même les cahiers des charges sont faits par une boîte privée à raison de trois millions par année», dénonce un autre élu, ajoutant que 11 entreprises n'ont pas été payées, malgré l'achèvement des projets qui leur ont été confiés. A la cité du 11 Décembre, véritable centre de profits, les habitants et les commerçants se plaignent de la détérioration des routes et de l'absence de trottoirs. La DUC et l'APC ont dégagé plus de 6 milliards pour l'aménagement du quartier. Néanmoins, les travaux avancent à pas de tortue. C'est dire que ce ne sont guère les projets qui manquent dans cette localité côtière. Selon nos sources, 62% des subventions affectées au profit de la commune sur le Fonds de solidarité des collectivités locales (FSCL) ne sont pas encore consommés, alors que de nombreuses écoles primaires sont mal équipées et manquent d'étanchéité. Pour accélérer la cadence de consommation des budgets, l'APC a décidé de regrouper les opérations non réalisées en neuf lots. La nouvelle stratégie tend à agir par secteur. Le chapitre lié à l'état des routes englobe 12 opérations d'un montant de 131 millions. Les autorités locales ont recensé 5 projets d'aménagement urbain et 10 autres qui ont connu des retards dans la réalisation. Même l'argent (31 millions) destiné à l'aménagement et à l'équipement du siège de l'APC reste dans les caisses. Même chose pour les 66 millions dégagés depuis plusieurs années pour la réhabilitation des infrastructures sportives.