A Boumerdès, l'argent coule à flots, mais de nombreux quartiers de la ville sont dépourvus du strict minimum. L'APC inscrit des projets avant de les laisser moisir dans les placards. Il y a trois ans, elle a réservé une enveloppe de 61 millions de dinars (6,1 milliards de centimes) pour le raccordement de certains quartiers aux villas Atco, Foes et Boukerroucha au réseau d'assainissement. Cependant, rien n'a été lancé. La cité Foes a bénéficié de 24 millions. Néanmoins, des dizaines de foyers déversent encore leurs eaux usées dans la nature. Pas loin de la station Naftal, deux banderoles suspendues devant une promotion immobilière dénoncent le laxisme des autorités locales. «Haï Foes attend les conduites d'assainissement depuis trois ans. Où est la commune ?», a-t-on écrit. Les riverains affirment que tous les immeubles des alentours ne sont pas branchés au réseau faute de collecteur, dont l'existence est pourtant exigée comme condition sine qua non à la délivrance du permis de construire. Les lois n'ayant jamais été respectées, les égouts coulent à ciel ouvert au bord de la route avant de finir dans l'oued de Corso, puis dans la mer. Ici, même l'hôtel El Amine n'est pas raccordé aux conduites d'assainissement et tarde à ouvrir à cause de ce problème. La cité Boukerroucha a eu droit à 12 millions de dinars, mais des dizaines de foyers utilisent à ce jour les fosses septiques. Aux villas Atco, les fuites sont légion. L'APC a dégagé 25 millions pour rénover les conduites, mais les travaux patinent. A La cité des 350 Logements et aux coopératives, plusieurs fuites sont signalées sur les réseaux. Certaines datent de plus d'un mois.