La présidentielle programmée pour le 12 décembre prochain ne convainc pas les acteurs politiques les plus actifs sur la scène nationale. En effet, la liste des défections ne cesse de s'allonger. Plusieurs hommes politiques considérés comme étant de sérieux prétendants à la présidentielle ont préféré tourner le dos au prochain rendez-vous, convoqué dans un climat politique tendu. Il s'agit d'abord de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Ayant exprimé son souhait de prendre part à la course à El Mouradia notamment en 2014, il s'excuse, cette fois-ci, auprès de ses supporters en promettant d'expliquer sa décision de ne pas prendre part à la prochaine joute plus tard. «Le Dr Ahmed Benbitour présente ses excuses auprès de ses fans et à tous les citoyens qui le soutiennent pour sortir le pays de la crise et annonce malheureusement qu'il n'a pas l'intention de se présenter aux prochaines élections organisées par l'actuelle autorité et expliquera la cause plus tard», avait-il annoncé sur sa page Facebook, il y a quelques jours. L'ancien diplomate Abdelaziz Rahabi lui a emboîté le pas hier. «Je voudrais informer que je ne suis pas candidat à la prochaine élection présidentielle, remercier et exprimer ma gratitude à ceux qui m'ont demandé de le faire ainsi qu'à ceux qui militent pour une solution politique globale et consensuelle à l'impasse politique que connaît notre pays, l'Algérie. Gloire éternelle à nos martyrs morts pour la liberté et la justice», écrit-il dans un post publié sur sa page Facebook. Du côté des partis, deux responsables ayant déjà participé aux précédentes présidentielles ont aussi dit «non» au prochain scrutin. Pourtant, ils étaient partisans d'«une élection présidentielle dans les plus brefs délais». Il s'agit du président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, et du chef du PLJ, Mohamed Saïd. Ces derniers motivent leurs décisions par la non-satisfaction des préalables exigés par de nombreux acteurs politiques et même par le panel de dialogue et de médiation de Karim Younès. «Nous considérons que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de cette élection. Par conséquent, notre parti ne participera à ce rendez-vous», avait expliqué, lundi dernier, Ahd 54 dans un communiqué. Pour ce parti, «les arrestations arbitraires des manifestants, le verrouillage des médias et de tous les espaces d'expression ainsi que la fermeture, récente, de la capitale, rendent l'organisation d'une telle joute impossible». «Toute mesure unilatérale ou fait accompli sera d'aucune utilité, car le peuple a dit son mot durant 31 semaines», rappelle la formation de Ali Fawzi Rebaïne. Les mêmes arguments sont avancés par le PLJ. «Les données actuelles n'encouragent guère l'organisation d'élections. Le 28 août dernier, après une rencontre avec le panel de dialogue de Karim Younès, j'ai cité 3 mesures préalables que le pouvoir devait prendre pour la réussite du dialogue permettant l'organisation d'une élection présidentielle libre et intègre», souligne le parti de Mohamed Saïd dans un communiqué. Le PLJ, ajoute dans ce communiqué, qu'«il n'y a aucun signe indiquant que le pouvoir est disposé à réagir positivement aux initiatives appelant à privilégier l'option de la solution consensuelle qui allie solution politique et respect de la Constitution». Par conséquent, le parti affirme «qu'il n'est pas concerné par ces élections tant qu'elles ne constitueront pas le couronnement d'un large consensus national qui ouvre la voie à un changement radical».