Les salariés de la société SLC (Smart Link Com) et Divona, appartenant à Lotfi Nezzar, fils de l'ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, ont observé hier matin un sit-in au siège de l'entreprise à Hydra, à Alger, pour «interpeller les pouvoirs publics et l'opinion sur la situation d'injustice qu'ils subissent», mais surtout sur «la nécessité de sauvegarder les postes d'emploi occupés par de jeunes compétences». Cela fait trois mois que les travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires en raison du gel des comptes bancaires de l'entreprise privée à la suite d'une enquête judiciaire menée par les autorités. Quelque 200 familles qui vivent de ces sociétés sont sous la menace d'un chômage forcé. Un premier rassemblement avait déjà été organisé, il y a quelques semaines, par les mêmes employés qui ont tiré la sonnette d'alarme sur l'avenir de leurs entreprises, qui comptaient à l'époque près d'un milliers de clients dans différentes branches d'activités liées aux télécommunications, notamment dans le secteur pétrolier après le refus de l'Autorité de régulation de la poste et télécommunication de renouveler l'autorisation d'exploitation et le blocage des comptes sans «aucun justificatif», ont expliqué les employés. Ces derniers ont également dénoncé ce qu'ils ont qualifié de «représailles plus politiques qu'économiques» à l'encontre des propriétaires «sans tenir compte de l'avenir des postes d'emploi». Pour eux, l'entreprise n'appartient pas uniquement à Lotfi Nezzar, le fils de Khaled Nezzar, mais aussi à d'autres actionnaires qui auraient pu assurer son fonctionnement et la préservation des 300 postes de travail. Les mêmes travailleurs ont expliqué, par ailleurs, que le conflit opposant SLC Divona à l'Autorité de régulation «est dû à une mésentente relative au calcul de la redevance à payer conformément aux cahiers des charges relatifs à l'attribution de l'autorisation VoIP à SLC et la licence de VSAT à Divona, et défini par les textes législatifs et que l'Autorité refuse d'appliquer, en recourant à son propre calcul sans soustraire les charges liées à l'interconnexion comme le stipulent les textes…» Cette situation compromet les salaires des employés des deux entreprises privées, dont le patron, Lotfi Nezzar, se trouve actuellement à l'étranger et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, lancé par le tribunal militaire de Blida, qui l'a d'ailleurs condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. Cette sentence concerne également son père, Khaled Nezzar, et est liée à l'affaire des «réunions secrètes» tenues à Dar El Afia entre Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène, Bachir Tartag et Louisa Hanoune, tous condamnés à 15 ans de réclusion criminelle.