Concernant l'Algérie, aucune information n'a encore filtré sur la teneur des discussions et les options qui s'offrent au gouvernement, dans le cadre de l'accord à signer avec Total, qui s'apprête à renforcer sa présence en Algérie en prenant possession des actifs cédés par Anadarko. Après avoir conclu, il y a quelques semaines, un accord définitif avec le géant pétrolier Occidental Petroleum (OXY) en vue d'acquérir les actifs d'Anadarko en Afrique, le groupe énergétique français Total entame l'opération d'officialisation de prise de participation dans les projets africains. Il vient ainsi de finaliser un accord avec le Mozambique et poursuit «les opérations de finalisation des transactions concernant les actifs d'Anadarko dans les autres pays», dont l'Algérie. Le groupe a annoncé, dans un communiqué publié hier sur son site internet, que les opérations de finalisation sont toujours en cours pour ce qui concerne les actifs d'Anadarko en Algérie, au Ghana et en Afrique du Sud. Concernant l'Algérie, aucune information n'a encore filtré sur la teneur des discussions et les options qui s'offrent au gouvernement, dans le cadre de l'accord à signer avec Total, qui s'apprête à renforcer sa présence en Algérie en prenant possession des actifs cédés par Anadarko. Ce dernier offre l'opportunité à Total d'élargir son champ d'action dans notre pays en rachetant les blocks 404a et 208, en plus d'une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El Merk) dans lesquels le groupe français détient déjà 12,25%. Des discussions entre les autorités algériennes et Total avaient été entamées cet été, dans le sillage de l'opération principale, conclue entre OXY et Anadarko Petroleum, dans le cadre d'une transaction évaluée à 55 milliards de dollars. Une opération de laquelle découle le second accord en vertu duquel OXY doit céder tous les actifs d'Anadarko en Afrique au français Total pour 8,8 milliards de dollars, dont les actifs situés en Algérie. L'annonce de la transaction – qui a vraisemblablement pris de cours le gouvernement algérien – a poussé le ministère de l'Energie, Mohamed Arkab, a évoquer d'abord, il y a quelques mois, un possible recours au «droit de préemption» avant que des contacts ne soient en définitive entamés avec le français Total, dont le patron, Patrick Pouyanné, a effectué une visite à Alger dés le mois de juin dernier. Une visite pendant laquelle a été évoquée la cession des actifs d'Anadarko en Algérie. Les discussions entre le ministre de l'Energie et le patron de Total avaient été annoncées, sans qu'aucune information n'ait filtré sur les termes de la négociation ou l'éventualité d'un accord. La possibilité d'un compromis avait été cependant évoquée par le ministre de l'Energie, sans que sa nature ne soit expressément dévoilée. Le ministère s'était contenté d'évoquer, lors de sa dernière sortie médiatique à propos de ce dossier, «la volonté indéfectible des deux groupes Sonatrach et Total de préserver leurs intérêts communs et d'œuvrer à développer un partenariat pragmatique qui crée de la valeur pour les deux parties sur les moyen et long termes». Le patron de Total s'est dit pour sa part confiant quant à un accord avec Sonatrach, à la sortie d'une entrevue avec le ministre de l'Energie. Lors de l'annonce de son accord avec OXY, Total avait en tout cas insisté sur l'opportunité d'acquérir «un portefeuille d'actifs de classe mondiale en Afrique, une opération de nature à renforcer sa position de leader parmi les sociétés privées internationales sur le continent», soutenant qu'«en acquérant les actifs d'Anadarko en Afrique, Total deviendra un opérateur d'actifs pétroliers majeur». Poursuivant cette stratégie, Total a annoncé hier, dans un communiqué, qu'il a finalisé l'acquisition de la participation de 26,5% que détenait Anadarko dans le projet Mozambique LNG, pour un montant de 3,9 milliards de dollars. «Mozambique LNG est un actif unique qui s'intègre parfaitement à notre stratégie et renforce notre position dans le gaz naturel liquéfié», a déclaré Patrick Pouyanné. «En tant que nouvel opérateur, nous sommes résolument engagés dans le projet Mozambique LNG et nous allons mettre à contribution le meilleur de nos capacités humaines, techniques, marketing et financières pour mener à bien son exécution. Bien entendu, Total travaillera sur les bases solides déjà établies par l'opérateur précédent et ses partenaires, afin de mettre en œuvre ce projet dans l'intérêt de tous les acteurs concernés, y compris le gouvernement et la population du Mozambique.» Cette première transaction fait suite à la réception des approbations requises par les autorités compétentes et les partenaires, annonce Total. Il est à savoir que Mozambique LNG est le premier développement à terre d'une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le pays. Le projet comprend le développement des champs Golfinho et Atum situés dans l'offshore Area 1 et la construction de deux trains de liquéfaction d'une capacité totale de 12,9 millions de tonnes par an (Mt/a). Selon le communiqué de Total, l'Area 1 contient plus de 60 Tcf de ressources de gaz, dont 18 Tcf seront valorisés grâce aux deux premiers trains de GNL. Prise le 18 juin 2019, la décision finale d'investissement (FID) de Mozambique LNG prévoit un démarrage du projet en 2024. Total, opérateur, détient une participation de 26,5% dans le projet Mozambique LNG aux côtés de ENH Rovuma Área Um, S. A. (15%), Mitsui E&P Mozambique Area1 Ltd. (20%), ONGC Videsh Ltd. (10%), Beas Rovuma Energy Mozambique Limited (10%), BPRL Ventures Mozambique B. V. (10%) et PTTEP Mozambique Area 1 Limited (8,5%).