Le 6 mai dernier, Total avait annoncé avoir signé un accord de 8,8 milliards de dollars avec l'américain Occidental Petroleum (Oxy) en vue de l'acquisition des actifs du groupe pétrolier Anadarko en Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud. Après la polémique née du rachat par le groupe français Total des actifs en Algérie de l'américain Anadarko, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab a fini par rencontrer le PDG de Total, Patrick Pouyanné. En présence du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, «les parties ont passé en revue les relations entre le groupe Total et le groupe Sonatrach, notamment dans les domaines gaziers ainsi que les perspectives de collaboration entre les deux groupes dans des projets à grande valeur ajoutée en Algérie et à l'étranger», a indiqué le ministère, sans évoquer explicitement s'il était question du dossier Anadarko, quoique plus loin dans le communiqué, on peut lire en filigrane que le sujet a été abordé. «Les parties ont par ailleurs témoigné de la volonté indéfectible des deux groupes économiques de préserver leurs intérêts communs et d'œuvrer à développer un partenariat pragmatique qui créé de la valeur pour les deux parties sur le moyen et long terme», précise le communiqué du ministère. Le 6 mai dernier, Total avait annoncé avoir signé un accord de 8,8 milliards de dollars avec l'américain Occidental Petroleum (Oxy) en vue de l'acquisition des actifs du groupe pétrolier Anadarko en Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud. En avril 2019, après une première offre d'Oxy, une autre compagnie pétrolière américaine Chevron annonce l'acquisition d'Anadarko pour 33 milliards de dollars. Le même mois, Occidental Petroleum renchérit sur Anadarko avec une offre de 38 milliards de dollars et obtient le marché. En guise de contestation contre cette transaction, Arkab a assuré dimanche dernier que les autorités algériennes useront «de tous les moyens juridiques pour préserver l'intérêt de Sonatrach et celui de l'Algérie en général» au cas où le transfert des actifs détenus en Afrique par le groupe américain Anadarko serait transféré au profit du français Total, viendrait à être confirmé. Dans ce sens, il a fait savoir qu' «une correspondance a été adressée au groupe Anadarko à ce sujet, sans recevoir de réponse de sa part. Ce qui signifie, pour nous, ajoute le ministre, qu'aucun accord n'a été conclu entre ces deux parties». En déplacement à Tindouf, le ministre a revu sa position en indiquant que tout en «préservant ses intérêts (…) Sonatrach cherchera un bon compromis (car elle) doit entretenir de bonnes relations avec des partenaires étrangers pour développer ses programmes». A force de déclarations du ministre, le PDG de Total a fini par réagir en privilégiant la voie de l'apaisement. A la veille de son déplacement à Alger, il a indiqué que le groupe va «dialoguer» avec les autorités algériennes «très prochainement». Se voulant diplomatique pour préserver les intérêts de sa compagnie, Pouyanné a estimé qu'il était «normal que les autorités de chaque pays producteur souhaitent avoir un dialogue avec leurs principaux partenaires. Total est un partenaire de l'Algérie et donc c'est dans ce cadre-là que nous allons avoir ce dialogue très prochainement avec les autorités».