Spectaculaire ! A peine le corps électoral convoqué pour le scrutin présidentiel du 12 décembre, le siège de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est pris d'assaut par des prétendants qui viennent retirer les formulaires de souscription des signatures individuelles. Jusqu'à midi, hier, 95 postulants ont procédé au retrait des formulaires et la liste risque de s'allonger, puisque les intéressés par ces joutes électorales ont jusqu'au 25 octobre, date butoir, pour le retrait de ces documents. Qui sont ces prétendants à la magistrature suprême ? D'où viennent-ils ? Pour le moment, aucune figure de la nouvelle génération, parmi les plus actives au sein du mouvement associatif ou sur la scène politique, n'est enregistrée. Force est de constater que les quelques «têtes connues» ont toutes servi sous Bouteflika et certaines ont même soutenu le 5e mandat. Néanmoins, aujourd'hui nous sommes loin du folklore du scrutin annulé du 18 avril dernier où les candidats se sont lancés dans un concours digne du grand carnaval. Actuellement, point de déclarations saugrenues ou des promesses farfelues. Ali Draa de l'ANIE précise que les postulants sont issus de différentes wilayas du pays et sont tous universitaires, critère exigé par la loi pour prétendre au poste de président de la République. A cet effet, il révèle que l'ANIE a rejeté quatre candidatures faute justement de diplôme. Mais, qui parmi ce nombre important de candidats à la candidature réussira-t-il à passer le cap de la collecte des parrainages, sachant que la loi électorale fait obligation aux candidats à la présidentielle de présenter 50 000 signatures individuelles au moins d'électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers 25 wilayas. Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1200. Composée de 50 membres, l'ANIE, présidée par l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, est chargée de réceptionner les dossiers de candidature pour l'élection du président de la République et statuer quant à la suite à leur donner. S'agissant des responsables de partis politiques qui ont annoncé leur participation, l'on notera Ali Benflis, président du parti Talaïe El Hourriyet, Abdelaziz Belaïd, président du Front El Moustakbal, Aïssa Belhadi, président du Front de la bonne gouvernance, Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, Ali Zeghdoud, président du parti du Rassemblement algérien (RA), Mourad Arroudj, président du parti Errafah, ou Belkacem Sahli, président de l'Alliance nationale républicaine (ANR). Le RND envisage de participer à ces joutes et validera cela le 4 octobre prochain, lors de la réunion de son conseil national, le nom de son candidat n'est autre que Azzedine Mihoubi, son secrétaire général par intérim et ancien ministre de la Culture. Ce dernier a demandé ce week-end à la base d'entamer l'opération de collecte de signatures. Le RND comme l'ANR ont soutenu tous les mandats de Bouteflika, y compris le 5e mandat. Aujourd'hui, ils cherchent à se repositionner sur l'échiquier en se défendant d'avoir soutenu un système et non un homme. Reste à connaître la position du FLN. Parmi les candidats indépendants connus, figurent l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et l'ex-chef du PNSD Rabah Bencherif.