L'enveloppe de plus de 1000 milliards de dinars allouée au secteur agricole, dans le cadre du nouveau plan quinquennal, sera répartie en tranches d'environ 200 milliards de dinars, réservées chaque année au développement des capacités de production du secteur. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, qui donnait hier ces précisions dans une déclaration à la radio, a souligné également que « l'enveloppe annuelle sera répartie à raison de 130 milliards pour l'appui aux différentes filières agricoles, notamment celles stratégiques, céréales, pomme de terre, lait et 60 milliards de dinars pour le renouveau rural ». Le ministre parle dans ce cadre de la lutte contre la désertification, la protection des bassins versants, et l'accompagnement des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). « 14 milliards de dinars par an seront, par ailleurs, alloués au renforcement des capacités humaines et d'assistance technique qui devra accompagner tout ce mouvement », a encore précisé le ministre. Concernant l'augmentation des capacités de stockage, le ministre a précisé que « le gouvernement a pris un certain nombre de décisions dont la création d'une entreprise publique de froid qui aura pour mission de réhabiliter les entrepôts de froid qui existent déjà et qui ont été abandonnés pendant longtemps ». S'agissant du foncier agricole, Rachid Benaïssa a déclaré que la situation de « statu quo qui existait était préjudiciable non seulement pour les exploitants, mais également pour la collectivité de manière générale », estimant que le projet de loi sur le foncier, qui vient en application de la loi d'orientation agricole adoptée en août 2008, consacre le principe de la propriété de l'Etat sur les terres. Cette loi ne concerne que les exploitations agricoles collectives (EAC) et les exploitations agricoles individuelles (EAI), c'est-à-dire les terres des anciens colons, soit 2,5 millions d'hectares. « Ces terres, explique Rachid Benaïssa, seront exploitées dans le cadre d'une concession avec un cahier des charges clair et des incitations aux agriculteurs pour qu'ils travaillent la terre et rentabilisent leurs activités ». « Ce sont des terres qui seront données pour 40 ans renouvelables », rappelle le ministre qui estime que « la loi a été bien accueillie par la base. » Le ministre a insisté hier sur la création prochaine de l'Office national des terres agricoles (ONTA), qui devrait permettre, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, aux exploitants agricoles d'avoir une adresse qui les accompagnera pour ce qui concerne tous leurs actes, mais également de travailler et de moderniser leurs activités. « L'Office que nous avons mis en place sera là pour accompagner les agriculteurs et veiller à ce que les concessions soient exploitées de la manière la plus rationnelle possible tout en se réservant le droit d'intervenir en cas de non-travail de la terre ou de détournement de la concession de sa vocation », a encore déclaré Rachid Benaïssa