En fait, une grande par tie du budget ira au parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9.700 milliards de Dinars (équivalent à 130 milliards de dollars). Les surcoûts qui sont venus se greffer aux projets lancés dans les deux précédents plans quinquennaux sous la présidence de Bouteflika ont fortement retardé leur réalisation. Les nouveaux projets ne bénéficieront que d'un montant de 11.534 milliards de Dinars (soit l'équivalent de près de 156 milliards de dollars), c'est-à-dire moins que les budgets consacrés aux quinquennaux précédents. Développement social Ce programme prévoit de consacrer 40% de son montant à l'amélioration du développement humain, avec notamment la construction de près de «5.000 établissements de l'Education nationale (dont 1.000 collèges et 850 lycées), 600.000 places pédagogiques universitaires et 400.000 places d'hébergement pour les étudiants, et plus de 300 établissements de formation et d'enseignement professionnels», selon le communiqué. Dans le domaine de la santé, il est prévu plus de 1.500 infrastructures, dont 172 hôpitaux. En matière d'habitat, deux millions de logements seront construits, dont 1,2 millions seront livrés durant le quinquennat et le reste mis en chantier avant la fin de l'année 2014, Le plan prévoit aussi la réalisation de 35 barrages et de 25 systèmes de transfert d'eau, pour améliorer l'alimentation en eau potable. Un million de foyers seront raccordés au gaz naturel et 220.000 foyers ruraux accéderont à l'électricité. Infrastructures de base Près de 40% du montant du budget sera consacrée «à la poursuite du développement des infrastructures de base et à l'amélioration du secteur public». Le secteur des Travaux publics bénéficiera de 3.100 milliards de Dinars «pour poursuivre l'extension et la modernisation du réseau routier et l'augmentation des capacités portuaires». Il faut rappeler dans ce sens que la saturation, notamment des capacités du port d'Alger, impose la nécessité de réaliser au moins deux grands ports, l'un à l'Est et l'autre à l'Ouest de la capitale. Il est aussi prévu l'extension et la modernisation des capacités portuaires à Oran, Skikda, Mostaganem et Ghazaouet, pour répondre aux nouvelles exigences mondiales en matière de trafic maritime, notamment le transport conteneurs. Le chemin de fer n'est pas en reste puisqu'un programme ambitieux de modernisation et d'extension est prévu. Il était initialement à 5 milliards de dollars. Selon le communiqué du Conseil des ministres : «Plus de 2.800 milliards de Dinars réservés au secteur des transports en vue de moderniser et d'étendre le réseau de chemin de fer, d'améliorer le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à travers 14 villes), et de moderniser les infrastructures aéroportuaires. Développement de l'économie nationale Le nouveau programme quinquennal «réserve aussi plus de 1.500 milliards de Dinars à l'appui au développement de l'économie nationale, avec notamment: plus de 1.000 milliards de Dinars affectés au plan de développement agricole et rural, entamé l'année dernière. L'autosuffisance et l'indépendance alimentaires, passant par la modernisation de l'agriculture et l'extension des surfaces agricoles et des surfaces irriguées, demeurent l'objectif principal des pouvoirs publics. Plus de 16 milliards de Dinars seront alloués à la Pêche pour, notamment, accompagner le développement de cette activité et la soutenir par de nouvelles infrastructures et le développement de l'aquaculture. Près de 150 milliards de Dinars sont réservés à la promotion de la Petite et Moyenne Entreprise, à travers la modernisation et la réalisation de 80 zones industrielles et d'activités, ainsi que pour le renforcement des capacités de normalisation industrielle, le soutien public à la mise à niveau ainsi que la bonification de crédits bancaires pouvant atteindre 300 milliards de Dinars. Plus de 2.000 milliards de Dinars iront au soutien des crédits bancaires bonifiés par l'Etat, pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la revalorisation des entreprises publiques par l'effacement de leurs dettes et la modernisation de leurs équipements. Le développement industriel bénéficiera de près de 50 milliards de Dinars en vue. Si tout cet effort tend essentiellement à la création d'emplois dans les secteurs précités, il n'en demeure pas moins que le plan œuvre aussi à l'encouragement à la création d'emplois qui bénéficiera, quant à lui, de 350 milliards de Dinars pour accompagner l'insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle, soutenir la création de micro entreprises et financer les dispositifs d'emploi d'attente. Enfin, l'économie de la connaissance bénéficiera d'un montant de 250 milliards de Dinars, pour le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l'enseignement et de l'usage de l'outil informatique dans tout le système national d'enseignement et dans les services publics. Un programme colossal, en somme soutenu essentiellement par le Trésor public dont les recettes proviennent quasi exclusivement de la vente des Hydrocarbures. La tendance baissière des prix du pétrole, jette une certaine ombre sur ce tableau reluisant dans la mesure où si l'on compare avec les précédents plans, ceux-ci étaient moins dotés dans une conjoncture pétrolière, autrement plus favorable. Autre handicap, l'absence d'une stratégie claire en matière de politique économique et, surtout, des traditions, solidement ancrées, celle de la corruption et de la mauvaise gouvernance à tous les niveaux d'intervention.