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«J'ai perdu mon fils, ils m'ont privé d'une part de moi»
La blessure de H. Z. Hammoudi reste ouverte, 31 ans après les événements
Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2019

Sous son air de femme forte, ses yeux et ses mains tremblantes la trahissent et démontrent à quel point la blessure est profonde.
Mercredi 5 Octobre 1988. Des jeunes, munis de leurs espoirs, sont sortis crier «liberté». Ils ne savaient pas qu'ils allaient être entraînés dans des émeutes, où la casse aurait le maître-mot. Ils n'avaient jamais imaginé qu'ils y laisseraient leur vie.
31 ans après, les parents des victimes n'arrivent toujours pas à oublier. La douleur est restée intacte. Même le temps n'arrive pas à soulager les blessures de Hadja Zohra Hammoudi. Aucun de ses autres enfants n'a pu combler le vide qu'a laissé Hakim.
Ce jeune homme de 21 ans, étudiant en droit, est sorti à Belfort, commune d'El Harrach, juste après ses cours, pour réclamer plus de liberté. «Des policiers en civil lui ont tiré dessus et j'ai perdu mon fils. Je ne leur pardonnerai jamais ! Ils m'ont privé d'une part de moi. Il était beau, plein de vie et aspirait juste à vivre dans une Algérie meilleure loin de toute dictature», dénonce cette maman.
Sous son air de femme forte, ses yeux et ses mains tremblantes la trahissent et démontrent à quel point la blessure est profonde. Pour elle, ce qui s'est passé ce mercredi 5 Octobre 1988 est la même horreur que le 8 Mai 1945. «Sauf que là, le tortionnaire n'est pas un colonisateur, mais les mains du système, entre autres, les forces de sécurité», souligne-t-elle.
Les bilans officiels parlent de 169 personnes tuées. D'autres sources, notamment hospitalières, évoquent le chiffre de 14 300 blessés, dont 5000 par balles et de 850 morts, dont 670 par balles.
Qui sont ces jeunes ? Que réclamaient-ils ? Ils étaient pour la plupart des universitaires, parfois des lycéens et des intellectuels. Hakim Hammoudi était parmi les premières victimes. En plus de ces centaines de morts, des personnes ont été incarcérées.
Selon des témoignages, la torture était dans ses plus hauts degrés d'horreur. «A l'hôpital, nous avons vu l'horreur qu'ont fait subir ces tortionnaires à ces jeunes. Il faut voir les dégâts physiques et moraux qu'ils ont subis. Dans sa démarche répressive, rien n'était interdit pour l'appareil militaire», ajoute-t-elle en retenant avec peine des larmes de colère.
L'histoire raconte que les jeunes Algériens ont manifesté contre le chômage, la hausse des prix et les mesures d'austérité que venait d'annoncer Chadli Bendjedid.
Constatant l'ampleur des dégâts, le successeur à Houari Boumediène a vite procédé à des changements, notamment une révision de la Constitution, votée lors du référendum du 3 novembre 1988, mettant fin, officiellement, au système du parti unique.
«En Algérie, nous avons eu deux guerres. Celle de 1954 pour l'indépendance et de 1988 pour la démocratie. Nos enfants ont été tués par préméditation. Ils méritent le statut de chahid. La pension que nous verse l'Etat n'est autre qu'une insulte. Tout l'or de cette terre ne peut panser nos blessures et ressusciter nos enfants assassinés froidement», rétorque-t-elle.
Elle dit n'avoir jamais accepté de retirer cet argent «sale». Elle, qui voit son fils dans chaque jeune qui réclame aujourd'hui une Algérie meilleure, attend que justice divine soit faite. Elle lutte pour que personne n'oublie le courage et le sacrifice de cette jeunesse.


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