La ville de Sidi Aïch a vibré hier au rythme d'une marche populaire, qui a drainé des centaines de marcheurs dans la rue, pour revendiquer la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion et politiques. L'action est organisée pour exiger la libération du fils de la région, Bachir Arhab, interpellé le 13 septembre dernier, lors du 30e acte des manifestations hebdomadaires contre le système, avec d'autres compagnons, puis placés sous mandat de dépôt. La marche a démarré des quatre chemins de la ville avant d'aboutir devant le tribunal. Hommes, femmes, vieux et enfants sont descendus dans la rue pour crier leur rage contre «ce pouvoir qui excelle dans l'arbitraire, le déni et la répression». Les manifestants ont exigé la libération de l'ensemble des détenus d'opinion et politiques. Le rejet des élections du 12 décembre voulues par le pouvoir a été réitéré par les marcheurs qui ont scandé : «Ulach El vote !» (Pas d'élections). Des maires sont intervenus, lors de la prise de parole, pour réaffirmer le maintien de leur décision de fermeture des portes des services des élections en réponse à la volonté populaire. Des voix ont appelé à l'union, au dépassement des divergences politiques et idéologiques pour avancer vers un seul idéal, celui de «libérer le pays du joug de la dictature militaire». Emue, la maman de Bachir Arhab a tenu à remercier tous ceux qui sont venus soutenir son fils et l'accompagner dans cette difficile épreuve. Ont pris part à cette marche des présidents des communes environnantes, comme celles de Chemini, Tinebdar, Sidi Aïch et El Flaye, des militants des droits de l'homme, quelques parlementaires ainsi que des militants engagés dans le mouvement associatif. Des représentants des comités de soutien et de solidarité pour la libération des détenus d'opinion à travers la wilaya ont également fait le déplacement à Sidi Aïch pour exprimer leur solidarité avec les familles des détenus.