Parmi les mesures, le directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR) cite la réduction du taux de la pension de retraite à 60% au lieu de 80% du salaire. En prévision des assises nationales sur la sécurité sociale, prévues fin novembre prochain, une série de propositions de réforme du système de départ à la retraite sont soumises au débat. Des mesures d'urgence qui risquent de plonger le secteur de l'emploi et de la sécurité sociale dans une polémique sans fin. Réuni avant-hier, avec des directeurs centraux et le secrétaire général du ministère de tutelle, le Dr Slimane Mellouka, directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), a en effet proposé un plan d'action pour sauver sa caisse, déficitaire depuis quelques années déjà. Parmi ces mesures, il cite la réduction du taux de la pension de retraite à 60% au lieu de 80% du salaire. Cela réduirait automatiquement le montant des sommes versées chaque mois aux retraités. Il propose également de prendre en considération les 10 dernières années de travail à la place de 5 ans dans le calcul de cette pension et augmenter l'âge du départ à la retraite à 65 ans. Dans son plan d'action, M. Mellouka a également proposé le gel des 2,5% de revalorisation des retraites qui prennent effet chaque mois de mai. Cette mesure devrait être appliquée dès l'année prochaine. Est-ce la solution ? Pour les syndicalistes, ce plan d'action est loin de régler le problème de la CNR et de la Sécurité sociale. «Approuver ce plan d'action veut tout simplement dire que l'Etat cible les poches des retraités au lieu de lutter contre les vrais fléaux qui appauvrissent les caisses de la Sécurité sociale et de facto la CNR», déclare Ayoub Merine, président de la Fédération nationale des travailleurs des caisses de la Sécurité sociale (FNTCSS). Il considère qu'il y a énormément d'économie à faire à la CNAS et qui pourrait soutenir la santé financière de la CNR. Il préconise l'ouverture de plusieurs dossiers, dont, entre autres, celui des bénéficiaires de remboursements, des conventions avec les cliniques privées, des marchés publics et de l'emploi au sein de ces caisses. «La Sécurité sociale est un secteur gangrené par la corruption. C'est une bombe à retardement qui promet de dévoiler beaucoup d'affaires», ajoute-t-il. Pour rappel, la Caisse nationale des retraites vit une crise depuis plus de 5 ans. Elle a été renflouée à maintes reprises, notamment par la CNAS, avant de menacer aujourd'hui les autres caisses de Sécurité sociale de faillite, tant ses charges sont énormes. Elle assure l'attribution de pensions à plus de 3 millions de retraités.