Détenu politique, le moudjahid, commandant de la Wilaya IV historique, Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, entame à son tour une grève de la faim. Il vient de rejoindre l'action entamée, depuis vendredi dernier, par des dizaines de détenus d'opinion qui contestent leur maintien injuste en détention à la prison d'El Harrach. Intervenant lors d'une conférence de presse organisée par la LADDH au siège de l'association SOS Disparus et animée par plusieurs avocats, Me Nabila Smail ne cache pas son inquiétude pour la santé de l'homme très âgé et pour celle de tous les détenus. Le commandant de la Wilaya IV historique et détenu politique, le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, entame à son tour une grève de la faim. Il vient de rejoindre l'action entamée, depuis vendredi dernier, par des dizaines de détenus d'opinion, qui contestent leur maintien injuste en détention à la prison d'El Harrach. C'est ce qu'a confirmé, hier, Me Nabila Smail, avocate du barreau de Tizi Ouzou et membre du collectif de défense de Lakhdar Bouregaâ et de tous les détenus. «Nous avons tout fait pour dissuader les détenus d'entamer cette action, car le régime n'est pas dérangé par les morts. Nous avons déjà vu le cas de Kamel Eddine Fekhar. Le régime est plutôt dérangé par notre militantisme. De plus, les conditions de détention ne sont pas bonnes et la prise en charge médicale laisse à désirer. Mais les détenus étaient déterminés. Et ils viennent d'être rejoints par le moudjahid Lakhdar Bouregaâ», affirme-t-elle. Intervenant lors d'une conférence de presse organisée par la LADDH, au siège de l'association SOS Disparus, et animée par plusieurs avocats, dont Mustapha Bouchachi, Noureddine Benissad, Aïssa Rahmoune, Noureddine Ahmine et Abdelghani Badi, l'avocate ne cache pas son inquiétude pour la santé de l'homme très âgé et pour celle de tous les détenus. Me Nabila Smail et tous les avocats dénoncent aussi l'attitude des juges chargés du dossier de Lakhdar Bouregaâ qui traînent pour entamer l'instruction. «Ils ont rejeté deux demandes de liberté provisoire, dont la dernière date du 27 août. Pis encore, aucune instruction n'a été faite», déplore-t-elle. Pour Abdelghani Badi, le maintien en détention de Lakhdar Bouregaâ, Karim Tabbou, Samir Belarbi, Fodil Boumala et de tous les détenus «sous le prétexte de l'instruction» est incompréhensible. «On se demande à quel résultat le juge d'instruction pourrait arriver avec cette instruction ? Il n'y aura rien, à part la déclaration de Bouregaâ et des autres détenus. On recourt à l'instruction, lorsqu'il y a des affaires complexes dans lesquelles il y a des témoins et d'autres parties», affirme Me Badi. Pour rappel, le moudjahid Lakhdar Bouregaâ a été arrêté, le 29 juin dernier, par des agents en civil qui se sont présentés à son domicile à Alger. Après plusieurs heures passées chez les services de sécurité, l'homme a été présenté devant le procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs qui a décidé de le placer sous mandat de dépôt pour «atteinte au moral de l'armée». Il est poursuivi surtout pour ses déclarations faites à l'occasion de la réunion des Forces de l'alternative démocratique, tenue le 26 juin dernier, au siège du RCD. En plus de son incarcération, Lakhdar Bouregaâ a fait aussi l'objet d'une campagne de dénigrement menée par des officines occultes et exécutées, particulièrement, par la chaîne de télévision publique, l'EPTV, qui l'a accusé «d'usurpation de personnalité». Il a fallu l'intervention de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et de la Fondation de la Wilaya IV historique pour mettre fin à cette campagne abjecte et rétablir la vérité sur le passé de baroudeur du moudjahid.