L'avocat et défenseur des droits de l'Homme, Me Salah Dabouz, dénonce les conditions «inhumaines» des détenus politiques et d'opinion du mouvement populaire dont certains auraient même subi des agressions sexuelles. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La mobilisation pour réclamer la libération de tous ceux qui ont été interpellés lors des marches du mouvement populaire entamé le 22 février dernier pour revendiquer le départ du système politique en place se poursuit toujours. Hier samedi, encore, une journée de solidarité avec l'avocat en grève de la faim Me Salah Dabouz et les détenus politiques et d'opinion s'est tenue au siège du MDS (Mouvement démocratique et social), à Alger, avec la participation de militants politiques, d'associations et des familles des détenus. Même affaibli par sa grève de la faim, Me Salah Dabouz a tenu à apporter son témoignage relatif à sa visite au moudjahid Lakhdar Bouregaâ, détenu depuis plusieurs semaines à la prison d'El-Harrach. «J'ai rencontré Bouregaâ, il m'a assuré qu'il tient le coup et qu'il a confiance en le peuple qui doit poursuivre son mouvement. Il m'a aussi confié d'autres choses que je dois confier, à mon tour, seulement à sa famille», dit-il. Par ailleurs, Me Dabouz n'a pas manqué de dénoncer les conditions «inhumaines» des détenus. S'agissant des magistrats ayant en charge les affaires des détenus du mouvement populaire, il affirme que ces juges reçoivent des instructions verbales et les exécutent. «Ces gens qui acceptent d'exécuter des instructions dont ils ne sont pas convaincus doivent être sanctionnés. Tous ces juges qui respectent les principes de la justice et ceux des droits de l'Homme ne doivent pas exécuter des instructions et doivent démissionner», note-t-il. D'ailleurs, pour lui, les détentions provisoires sont un «crime». De son côté, Me Aouicha Bekhti, membre du Réseau contre la répression et pour les libertés démocratiques, dénonce le système judiciaire qui est justement, dit-elle, «dirigé par le système politique». Ry. N.