C'est aujourd'hui que doit avoir lieu, à partir du port d'Alger, la première opération d'exportation du surplus d'orge de la moisson 2008-2009, année durant laquelle une récolte record de céréales a été réalisée. Sur les 61,2 millions de quintaux de céréales récoltés l'année dernière, l'orge représentait plus de 8 millions de quintaux. L'opération d'exportation, qui aura lieu aujourd'hui après 43 ans d'absence de l'Algérie du marché international, concernera une première cargaison de 100 000 quintaux – au profit d'un client français. La cargaison en question a été, selon les responsables du ministère de l'Agriculture, minutieusement préparée pour garantir une qualité irréprochable du produit. « Un contrôle rigoureux a été effectué au niveau de chaque coopérative de wilaya avant l'acheminement, vers Alger, des quantités destinées à l'exportation pour s'assurer notamment du respect des standards qualitatifs à l'exportation », affirme-t-on au ministère, et on précise qu'« un second contrôle de la qualité a été effectué au niveau du port d'Alger par les services de la direction de la protection des végétaux et des contrôles techniques (DPVCT) relevant du ministère de l'Agriculture et du développement rural ». Ce système de contrôle a permis, selon un communiqué du ministère, de mettre en vente, sur le marché international, un produit de qualité avec notamment un taux d'humidité compris entre 8 et 9%, alors que la norme internationale admet un taux d'humidité de 15%. « D'autres opérations d'exportations devraient suivre cette première cargaison acheminée vers la France, au cours des semaines à venir. » Dans un récent entretien qu'il nous avait accordé, le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Nourredine Kehal, a estimé que depuis le lancement de l'avis d'appel d'offres international en vue de l'exportation du surplus d'orge « plusieurs dizaines d'offres sont parvenues à l'OAIC, de l'Union européenne, d'Amérique latine et du Maghreb, entre autres », M. Kehal a souligné que malgré certaines critiques tendancieuses observées en Algérie, les potentiels clients étrangers « ne s'y trompent pas et veulent importer nos céréales, car ils connaissent la qualité de l'orge algérienne et sont prêts à acheter en toute confiance. Il faut dire que pour les connaisseurs en matière de céréaliculture, les critères de qualité sont assurés dont le taux d'humidité ». « Notre produit est également totalement bio, puisque aucun engrais n'est utilisé et le taux de protéines est également très élevé », a encore affirmé M. Kehal. Pour ce qui est attendu cette année, le DG de l'OAIC prévoit une récolte presque similaire à celle de l'année dernière mis à part une légère baisse pour l'orge à cause des fluctuations pluviométriques enregistrées dans les zones sud, c'est-à-dire Tébessa, Khenchela, sud de Batna, M'sila et Naâma. « Ces zones ont été marquées par un déficit pluviométrique assez important, et on s'attend donc à ce que la production céréalière des zones agropastorales productrices d'orge soit moyenne », a souligné le DG de l'OAIC qui rappelle, cependant, que la baisse de la production n'affectera pas les stocks de l'Algérie en orge étant donné l'excédent réalisé en 2009.