Une foule humaine majestueuse a déferlé, aujourd'hui vendredi, sur le centre d'Alger. Les manifestants ont exprimé leur colère suite à la répression qui s'était abattue, mardi dernier, sur les étudiants et réitéré leur rejet total de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre. 14h00. Le rue Hassiba Benbouali est occupée par une marée humaine qui s'étend de la place du 1er mai jusqu'à Place Mauritania. « Cette année, il n'y aura pas d'élection », scandent les milliers de manifestants avant de fustiger les forces de sécurité qu'ils qualifient « de hagarine talaba (oppresseurs des étudiants ». Les slogans en soutien aux étudiants victimes de la répression ont d'ailleurs dominé la marche de ce 34e vendredi de la révolution pacifique. Vers 15h00, une procession interminable venue des quartiers ouest de la capitale marque une longue pause devant le portail latéral de l'Université Youcef Benkhedda, pour clamer à l'unisson « les Algériens, avec les étudiants ». A proximité de la grande poste, les manifestants, jeunes pour la plupart, ont scandé les traditionnels « pouvoir assassin ! », « pas d'élection avec les gangs » et « libérez nos enfants, ils n'ont pas vendu la cocaïne ». Les portraits des détenus d'opinions, à l'exemple de Bouregâa, Tabbou, Boumala … étaient présents partout, au dessus des têtes et sur les T-shirt. La foule énorme a, comme à son habitude, réservé des chants acerbes au chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaid Salah. Les candidats à l'élection présidentielle ont été, eux aussi, la cible de mots très virulents. #Alger, 34e vendredi pic.twitter.com/PgDsf7oaGw — elwatan.com (@elwatancom) October 11, 2019 Les marcheurs ont par ailleurs exprimé leur refus du projet de loi de finance 2020 qui, selon eux, « est contre les pauvres ». La nouvelle loi sur les hydrocarbures a été qualifiée par de nombreux marcheurs comme un bradage des richesses du pays. « Vous avez vendu le pays », ont-t-ils crié en visant les initiateurs de cette loi controversée. Certains manifestants ont même appelé à une manif devant le siège de l'APN (chambre basse du Parlement algérien), dimanche prochain. Sur les pancartes hissées aujourd'hui, on a pu lire : « Vos prisons ne contiendront jamais nos rêves s », « Votre arrogance renforce notre détermination », « la terre d'Algérie n'est pas à vendre ». Et en tamazight « tarwa n tlelli i levda annilli (enfants de la liberté, nous existerons toujours ».