Des centaines de milliers de personnes ont marché, aujourd'hui, 33e vendredi de la révolution pacifique, à Alger. « Il n'y aura pas d'élection cette année », assurent les manifestants. 14h00. Une foule géante arrive à Place Audin en chantant d'une seule voix : « Dites-leur, 57 ans de pouvoir militaire ! Dites-leur, nous voulons un Etat civil ». La foule a hissé des pancartes sur lesquelles était écrit : « Pouvoir au peuple. Gardons le cap. Assemblée constituante, souveraine, élue et révocable » et « Vous, avec la provocation. Nous avec la constance ». Une demi-heure plus tard, une procession humaine interminable, venue de Bab El Oued et de la Place des martyrs, submerge le boulevard Asselah Hocine. Les manifestants scandent « makach elvote f el3assima (Pas d'élection dans la capitale) » et d'autres slogans dès plus acerbes visant plus particulièrement le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. #Alger, 33e vendredi pic.twitter.com/T8zGet6GeU — elwatan.com (@elwatancom) October 4, 2019 15h30. La manifestation atteint son paroxysme. Le centre de la capitale vibre au rythme de chants joyeux mais virulents, destinés aux tenants du pouvoir en Algérie. « Ali Amar (martyr de la guerre de libération NDLR), l'Algérie est en danger. Pas de marche-arrière, la main dans la main, nous aurons notre indépendance », chante des milliers de marcheurs à l'avenue Pasteur, devant un mur de policiers dressé à l'entrée du tunnel des facultés. Les manifestants n'ont pas oublié les détenus d'opinion qui croupissent dans les prisons. Les portraits de Bouregaa, Fodil Boumala, Karim Tabbou, Samir Belarbi et autres détenus était hissés par de nombreux manifestants. Il faut signaler que plusieurs manifestants ont été arrêtés, ce matin, à proximité de la mosquée Al Rahma. Les messages politiques ont foisonné lors de la marche de ce 33e vendredi. On pouvait lire à titre d'exemple : « Libérez les otages (détenus d'opinion) sans chantage ! », « Le peuple n'a pas besoin de tuteurs mais de serviteurs », « Non aux figures Bouteflikiennes » ou encore « Nous ne permettrons jamais le recyclage du système ».