Le derby de la capitale MC Alger – USM Alger, prévu pour hier en fin d'après-midi, pour le compte de la mise à jour du championnat, n'a pas eu lieu. La formation de l'USMA, comme décidé par sa direction, a joint l'acte à la parole, en boycottant ce derby, estimant qu'il est en infraction avec la réglementation. La direction des Rouge et Noir a présenté, à ce propos, deux arguments de taille en sa faveur, sans pour autant que la Ligue de football professionnel (LFP) en tienne compte. La direction de l'USMA a, en effet, mis en avant l'article 29 du règlement du championnat professionnel, qui stipule clairement, dans son alinéa 3, que «le championnat de Ligue 1 s'arrête durant les dates FIFA et à chaque fois que l'équipe nationale des locaux dispute une rencontre internationale». Cet argument à lui seul devrait constituer une contrainte à la Ligue, même si l'instance de Medouar a agi sur autorisation du bureau fédéral (BF) de la FAF. Il faut dire que dans ce cas précis, c'est la FAF qui a tout enclenché, en prenant une décision en contradiction avec ses propres règlements et ceux de la FIFA. Le pire dans l'histoire, c'est que cette même équipe dirigeante de la FAF s'était attaquée ouvertement à l'ex-patron de la Ligue, en l'occurrence Mahfoud Kerbadj, pour avoir programmé une journée de championnat en pleine date FIFA (décembre 2017). Une décision qui coûtera même son poste à Kerbadj, lors d'un BF houleux tenu à Sétif, ayant conduit à la résiliation de la convention entre la FAF et la LFP. Et voilà que la FAF brave l'interdit, en autorisant le déroulement de matchs en pleine date FIFA, avec une décision pour laquelle elle était pourtant outrée en 2018. Sur ce point, et selon la réglementation en vigueur, la direction de l'USMA est loin d'être dans le tort, et c'est à juste à titre qu'elle a décidé de boycotter le derby, tout en menaçant de recourir au Tribunal arbitral des sports (TAS) et à la FIFA, en cas de sanction. En effet, l'article 75 du règlement du football professionnel stipule que «si une équipe d'un club déclare forfait délibérément, abandonne le terrain ou refuse de participer à une rencontre, le club encourt les sanctions prévues par les dispositions du code disciplinaire en vigueur». Une sanction qui consiste en un match perdu sur tapis vert (3-0), une défalcation de trois points et une forte amende financière. L'autre argument avancé par l'USMA pour justifier son boycott est la convocation de cinq de ses éléments en équipe nationale militaire. A ce titre, et bien que rien n'est stipulé au sujet de la sélection militaire dans les règlements de la FIFA et la FAF, il n'en demeure pas moins que la LFP devrait le prendre en considération, du moment que le sport militaire est partie prenante du sport national et de la FAF, et le titre de membre de l'AG de la Fédération du directeur des sports militaires au niveau du MDN en est l'affirmation. Vers la reprogrammation du match Avec la décision de l'USMA de boycotter le derby, la LFP se trouve devant une nouvelle affaire épineuse à traiter. A cet effet, la transgression s'est faite en amont, avec la décision du BF d'autoriser la programmation de match en retard durant les dates FIFA, la LFP devra, automatiquement, traiter le dossier MCA-USMA et le boycott des Usmistes. Le règlement est clair à cet effet, avec l'application de l'article 75 du règlement du football professionnel. Mais au vu de l'argument solide de l'USMA (article 29) et de risque de sanction à l'encontre de la FAF et du football national, si l'équipe algéroise saisit la FIFA en cas de sanction, les responsables de la LFP et après consultation avec la FAF, pencherait vers une reprogrammation du derby. Un apaisement qui serait donc prôné à en croire une source au sein de la Ligue, et qui reste le mieux indiqué.