Sur la base de la discussion qui avait précédé France-Roumanie en qualifications ou de l'avertissement de Anelka après le revers contre l'Espagne, joueurs et encadrement de l'équipe de France doivent réfléchir au système en 4-3-3, après la défaite contre la Chine, à moins d'une semaine du Mondial. Les Bleus sont arrivés vers 6h du matin à George, en Afrique du Sud, les traits tirés par la fatigue et le sommeil, sans doute gâché par le triste 1 à 0 concédé contre la Chine classée au 84e rang Fifa et non qualifiée pour le Mondial. Il reste un peu moins d'une semaine avant l'entrée dans le premier tour face à l'Uruguay, au Cap, le 11 juin. Les Français ont quitté l'aéroport pour Knysna, à une cinquantaine de kilomètres de George, où est situé leur camp de base, autour d'un luxueux complexe hôtelier, le Pezula. Aucun entraînement, ni même décrassage n'est programmé pour leur premier jour en Afrique du Sud. Mais, joueurs et staff, séparément ou entre eux, devraient forcément aborder les questions qui fâchent. Les Bleus ont déjà fait des réunions de ce type avant le France-Roumanie du 5 septembre 2009, ce qui avait débouché sur l'un de leurs meilleurs matches en Serbie, quatre jours plus tard, à 10 contre 11 (1-1). Un mois après le match amical calamiteux perdu contre l'Espagne (2-0, le 3 mars), Anelka avait lancé : « Il va falloir qu'on trouve quelque chose, sinon ce n'est pas possible, on va partir au bout de trois matches ». La situation est la même aujourd'hui. Faut-il garder le 4-3-3 ? Première question : faut-il garder le 4-3-3 ? Ce système s'est étiolé au fil des matches : succès 2-1 encourageant contre le Costa Rica, nul en Tunisie (1-1) et défaite contre la Chine. Raymond Domenech semblait être partagé dans ses réponses devant la presse. Patrice Evra, capitaine durant toute la préparation, a tranché sur RTL : « Perdre contre la Chine n'est pas normal, mais je ne suis pas d'accord pour tout remettre en question ». Pour le latéral de Manchester United, les maux sont diagnostiqués : « On a été statiques en première mi-temps, il n'y avait pas de mouvement ». Est-ce aussi simple que cela ? « Le groupe vit bien » est le leitmotiv depuis le début du stage. Mais des failles sont visibles sur le terrain. Gourcuff et Ribéry se sont disputés — sans éclats — un coup franc à l'abord de la surface chinoise. Domenech assure pourtant que les tâches sont réparties : quand le coup franc est à 25 m, c'est pour « Francky », quand le tir est plus lointain, c'est pour Gourcuff ou Malouda. Alors, que s'est-il passé ? Gourcuff est-il frustré de jouer trop bas dans le 4-3-3 ? Donner une chance aux remplaçants ? Il y aurait un problème de taille pour revenir au 4-2-3-1 : Lassana Diarra, l'un des deux récupérateurs du milieu, a déclaré forfait pour le Mondial lors du stage de Tignes en raison d'une anémie falciforme. Et le 11 juin approche. Deuxième question : faut-il donner une chance aux remplaçants ? Il y a un problème Anelka. Préféré à Henry à la pointe du 4-3-3, le joueur de Chelsea « dézone » sans arrêt, avec des appels déconcertants. A droite de l'attaque, Govou défend, mais ne se porte pas assez vers l'avant. Quand Henry, Gignac et Valbuena sont entrés en seconde période contre la Chine, il y a eu plus de tonus sur le terrain, mais pas de but. Là encore, Evra a livré son jugement : « Les remplaçants ont apporté un peu plus de mouvement, mais il faut dire que la Chine a commencé à lever le pied ». Il y a aussi la cas Diaby qui, à chacune de ses entrées en seconde période, a montré sa capacité à éliminer les adversaires et à trouver des intervalles. Mais comment l'utiliser et dans quel schéma ? Il est entré deux fois à la place de Malouda, une fois à celle de Gourcuff. Mais il paraît difficile de se passer de ces deux joueurs.