De mémoire d'amateurs de football, jamais la France n'a connu pareille situation. L'équipe est au bord de l'implosion à la veille de son match capital contre les Bafana Bafana. L'équipe tricolore est arrivée en Afrique du Sud pour tenter de rééditer son parcours de 2006 ; elle aura compromis toutes ses chances de qualification après sa défaite face au Mexique. Son destin n'est plus entre les mains des joueurs. Il faudrait gagner contre l'Afrique du Sud et espérer une défaite de l'une des deux autres équipes (Mexique et Uruguay). Mais avant d'espérer, les Bleus ont-ils le mental pour gagner leur match après tous les déboires que vit le groupe à quelques jours de son match ? Les derniers en date : le renvoi d'Anelka, la prise de bec entre Evra et le préparateur physique et enfin le refus des joueurs de s'entraîner. On parle, désormais, d'un risque de boycott du match contre l'Afrique du Sud. Comment une équipe constellée de joueurs professionnels de haut niveau peut-elle connaître pareille situation ? Les plus avertis estiment que « l'affaire Anelka » n'est que la résultante d'une série de problèmes, de contre-performances et de scandales vécus depuis plusieurs mois : les défaites contre l'Espagne et la Chine, l'affaire Zahia… Mais ce que l'opinion sportive n'arrive pas à comprendre est comment Anelka a pu insulter son entraîneur pour un simple reproche ou une critique de match, alors qu'il l'a toujours défendu au détriment du meilleur buteur français de tous les temps, Thierry Henry, l'imposant comme titulaire pour sa première participation à une Coupe du monde (il n'a pas été sélectionné en 1998, 2002 et 2006) ? L'affaire a pris une autre dimension et l'équipe risque même de déclarer forfait contre l'Afrique du Sud. Cependant, un point positif dans cette affaire : la gestion de la communication et la décision ferme de la Fédération française. Si l'entraîneur français Domenech s'inspire de l'équipe d'Algérie pour tenter de pousser ses joueurs à se surpasser et forcer le destin, les responsables algériens (staff technique compris) doivent s'inspirer de la FFF en matière de communication. L'équipe nationale a connu pareilles situations dans un passé récent : affaires Lacen, Lemmouchia, Hadj Aïssa… Et plus récemment, on parle de trois joueurs qui ont fait la tête pour n'avoir pas admis leur statut de remplaçant. Mais ni la fédération ni le staff technique n'ont évoqué les faits tels qu'ils se sont produits, laissant la porte ouverte à toutes les spéculations.