L'Afrique du Sud est « plus que prête » à accueillir la Coupe du monde de football 2010, a déclaré hier son président, Jacob Zuma, à cinq jours du coup d'envoi de la compétition. L'Afrique du Sud est plus que prête. Pour nous, la Coupe du monde a déjà commencé », a-t-il dit lors d'un point-presse à Pretoria, en assurant que l'équipe nationale, les Bafana Bafana, était également « prête et dans une forme combattive ». « Nous sommes réellement ravis et honorés d'accueillir le monde dans notre merveilleux pays pour cet événement historique et extraordinaire », a ajouté le chef de l'Etat. « Les longues heures d'un dur travail ont fini par payer. » Pour M. Zuma, « l'enthousiasme, la joie et l'excitation qui se sont emparés de toute la nation au cours des dernières semaines n'avaient pas atteint un tel niveau depuis la libération de Nelson Mandela » en 1990. Des drapeaux sud-africains flottent dans tout le pays, où les maillots Jaune et Vert de la sélection nationale font fureur. Bien que le football soit traditionnellement un sport de Noirs, les billets pour les matches se sont arrachés dans l'ensemble de la population. Et l'enthousiasme monte avec la série de 12 matches sans défaite des Bafana Bafana, qui ont même battu le Danemark (1-0) samedi, bien que les Nordiques soient beaucoup mieux classés par la Fifa. Pour M. Zuma, « cette explosion de fierté nationale est un bénéfice sans prix » pour le pays, où les relations raciales restent compliquées seize ans après la chute du régime d'apartheid. « C'est de bon augure pour la construction » d'une nation Arc-en-ciel, telle que souhaitée par l'ancien prisonnier politique le plus célèbre de la planète. Jacob Zuma a également rendu hommage au premier président noir du pays, Nelson Mandela, qui aura 92 ans le 18 juillet, et espéré qu'il puisse être présent pour le match d'ouverture en dépit d'une santé fragile. « Laissez-moi remercier notre président fondateur et icône Nelson Mandela pour sa direction visionnaire et sa stature d'homme d'Etat », a-t-il dit. « Il a travaillé dur et s'est impliqué en personne pour nous apporter ce moment de gloire. » « Il aimerait être présent », a assuré M. Zuma. « Nous espérons qu'il sera là. Mais s'il ne peut pas venir, nous comprendrons », a-t-il promis. « Et s'il est là, ce sera un bonus pour la compétition. » Même s'il ne fait pas le déplacement, « son esprit sera présent » lors du match Afrique du Sud-Mexique le 11 juin dans le stade de Soccer City, à Soweto, a de son côté estimé le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Sepp Blatter. Ce dernier a estimé que l'Afrique peut être fière « d'accueillir la Coupe du monde de football 2010 » et « ne peut plus être tenue à l'écart » de la scène internationale. « C'est une Coupe du monde africaine et tout le travail de préparation de ce Mondial a été fait dans ce pays », a souligné le président de la FIFA lors d'un point-presse à Pretoria. « Ce continent qui a été tenu à l'écart, qui est toujours tenu à l'écart, ne peut désormais plus être tenu à l'écart », a-t-il ajouté. « Naturellement, tout n'est pas parfait, mais la perfection n'existe pas. Malgré tout, l'Afrique peut être fière », a-t-il conclu. La FIFA a confié en 2004 à l'Afrique du Sud l'organisation de la Coupe du monde 2010, devenant ainsi le premier pays africain à organiser cet événement planétaire. Le patron de la Fifa a également loué les efforts accomplis par l'Afrique du Sud, qui a dépensé près de quatre milliards d'euros pour organiser la grand-messe sportive. « Tout le travail de préparation de ce Mondial a été fait dans ce pays », a-t-il dit en référence à la construction de cinq stades, à la rénovation de cinq autres, à la modernisation des infrastructures de transport et de communication... Bien que l'Afrique du Sud ait recruté 44 000 policiers supplémentaires pour le Mondial, les étrangers restent inquiets pour leur sécurité dans un pays qui enregistre 50 homicides par jour. Ces peurs et la crise mondiale ont découragé une partie des fans de football étrangers qui ne seront donc que 300 000 à faire le voyage contre 450 000, selon les prévisions initiales.