Le technicien algérien, Mustapha Biskri, donne son point de vue sur la première Coupe du monde en terre africaine et les chances des Africains d'atteindre un stade avancé. Tout d'abord, comment prévoyez-vous le niveau de la Coupe du monde ? Le fait que cette édition se déroulera pour la première fois sur notre continent, c'est déjà un acquis. Les Sud-Africains vont tout faire pour la réussite de cette Coupe du monde. Pour ce qui est du niveau de la compétition, cela dépendra de plusieurs paramètres. Ce qui est sûr, c'est que les meilleures nations sont présentes, à l'exception peut-être de la Russie. Je pense que le premier tour sera très serré, car les équipes vont faire des calculs pour s'assurer une place aux huitièmes de finale. C'est à partir de là que les choses sérieuses commenceront, car cela se jouera à élimination directe. L'appréhension est sur le plan individuel, car plusieurs stars se sont blessées à quelques jours du début de la compétition. Justement, plusieurs vedettes du football mondial ont déclaré forfait, cela ne risque-t-il pas d'influer sur la qualité du spectacle ? Il est clair qu'un événement aussi important comme la Coupe du monde devrait se jouer avec ses meilleurs acteurs qui assurent le spectacle ; néanmoins, j'attends un bon niveau et j'espère qu'il égalera au moins celui du dernier Mondial allemand (2006). Y a-t-il d'autres paramètres qui vous laissent optimiste ? Oui, il y a d'abord le climat qui sera idéal pour les joueurs qui pourront s'exprimer pleinement. Il y a aussi le fait que c'est la première fois qu'une Coupe du monde se déroule en Afrique, donc tous les pays africains vont tenter d'honorer leur présence en Afrique du Sud. Comment expliquez-vous que plusieurs joueurs se blessent à quelques jours du début du Mondial ? C'est clair que cela est dû à la surcharge de la compétition pour certains joueurs de haut niveau qui ont entre 60 et 70 matches dans les jambes cette saison. Certains entraîneurs, comme Maradona, ont su faire tourner leur effectif et épargner d'éventuelles blessures à leurs joueurs. Ce n'est pas le cas pour les autres qui s'étaient blessés dans des matches amicaux, alors qu'ils pouvaient ne pas y jouer. Ceci n'est pas valable pour nos joueurs qui manquaient de compétition et qui ont rejoint l'équipe nationale étant blessés. Certains observateurs prévoient qu'au moins une équipe africaine atteindra les demi-finales. Êtes-vous de cet avis ? Les pays africains vont bénéficier du soutien des sud-africains, mais ceci ne suffit pas. Je pense que ce sera vraiment difficile ; cependant, mon souhait est que ce rêve se concrétise et que notre équipe nationale réalise une qualification historique au deuxième tour.