Si l'on excepte les cas où ils se sont fait évincer des Coupes d'Afrique dès les premiers tours, nos clubs semblent perdre leurs cartes au cours de l'intersaison. Phase de renforcement de l'effectif, celle-ci s'est révélée manifestement le point faible du management des clubs algériens, contrairement à ce qui se fait ailleurs. Dans les mœurs managériales des clubs algériens, l'intersaison a été érigée en phase tectonique. Tout doit bouger, du staff technique aux joueurs en passant par d'autres échelles de gestion. Un véritable contre-modèle. La présente édition des deux compétitions se déroulant sous l'égide de la Confédération africaine de football est édifiante. Les coachs des trois équipes algériennes engagées ne sont pas sûrs de poursuivre l'aventure en juillet prochain avec leurs formations respectives. Mohamed Henkouche, qui a accompagné le CR Belouizdad dans les premiers tours de la compétition, risque de céder sa place à un autre technicien. La situation qui prévaut dans la maison du Chabab ne prête pas à la stabilité. Tout porte à croire en effet que le club banlieusard vivra un été très chaud, marqué sans doute par un changement à la barre technique et une purge dans l'effectif. Certains joueurs défraient déjà la chronique avec des cas d'indiscipline qui en disent long sur le mental régnant au sein du groupe. Cette situation ne sera pas sans effet sur la préparation de la future saison où le CRB entamera son intersaison à une date plus avancée. Réussir la suite de son parcours en Coupe de la CAF passe manifestement par une stabilisation de l'effectif, conjugué à un renforcement de qualité au niveau des joueurs. Le CRB a-t-il les moyens de répondre aux exigences de la compétition ? La balle est dans le camp de Kerbadj et de son équipe. En Ligue des champions, où le niveau technique est nettement plus élevé, le représentant algérien, l'Entente de Sétif –en cas de qualification face aux Zambiens de Zanaco- aura beaucoup à faire entre les deux saisons. Les Noir et Blanc auront ainsi à gérer une fin de saison très harassante car ils ont évolué sur plusieurs fronts. Les séquelles du rythme démentiel imposé à l'équipe se font déjà sentir : le onze de Zekri n'arrive plus à aligner des performances, y compris dans son fief du 8 Mai 45 où il est réputé pour être intraitable. La température au sein de l'équipe ne rassure pas : quelques joueurs et le président n'hésitent pas à critiquer le travail du coach. Résultat : l'avenir de ce dernier à l'ESS est incertain. Jusqu'à présent, le sacre de l'équipe en Coupe d'Algérie éloigne la pression sur Zekri. Rien n'indique néanmoins que les rapports ont été aplanis dans la maison des Noir et Blanc où le contexte est très délicat. Il lui faut sortir, au terme de la saison 2009/2010, avec un bilan positif, tout en se projetant dans le futur exercice et ses multiples exigences. Le boss du club ne se fait pas d'illusions. Il a affiché son intention de «renouveler» une partie de l'effectif. Avec le même entraîneur ? La question restera pendante. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'intersaison de l'ESS sera encore une fois très animée. Le cas de la JSK, représentant algérien en Champions League africaine, ne différera pas de ceux susmentionnés. La saison n'est pas encore achevée que des indiscrétions parlent de la fin de mission de l'actuel coach, qui n'aurait pas réalisé les objectifs assignés. Ce qui se répercutera sans doute sur le parcours de l'équipe dans cette compétition. L'expérience de l'équipe dans les joutes africaines renseigne pourtant sur l'impact d'une intersaison sur les chances et les possibilités d'atteindre les derniers tours de la compétition. Une performance dans une compétition africaine passe par une intersaison réussie. A. Y.