Plusieurs alertes ont été données sur les rejets sauvages des eaux usées de trois communes dans les cours d'eau de la région, mais sans aucun écho. Les habitants du village Borj Bouchbel, dans la commune de Cheraïa, près de Collo, sont revenus à la charge pour faire part de leur indignation devant la persistance des nuisances suscitées par les rejets sauvages des eaux usées des communes de Cheraïa, Kenouaa et Zitouna dans les cours d'eau passant par leur localité. «On a saisi l'ensemble des directions concernées, dont celles de l'environnement et de l'hydraulique ainsi que l'APC de Chraïa et la wilaya. Nous avons également tenté de sensibiliser la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables à notre cas, mais à ce jour, nous n'avons eu aucune réponse concrète à nos doléances», témoignent des habitants de la région. Ces derniers rapportent que leur village est devenu un véritable réceptacle des eaux usées rejetées par les trois communes précitées et d'expliquer : «les fosses septiques des communes de Chraïa et de Zitouna sont vidées directement dans l'Oued Keraouat, et la fosse de Kanouaa est pour sa part vidée à l'oued de Dar Aïssa. Ces deux cours d'eau, chargés de germes, se rejoignent près de notre village et forment un confluent qui finira par se déverser, plus loin, dans la plage de Tamanart». Les habitants rappellent que les eaux du confluent sont généralement utilisées pour l'alimentation et aussi pour l'irrigation des terres cultivées qui le longent. «Il est inadmissible de verser des eaux usées dans l'environnent et de polluer toute une région à fort potentiel naturel et touristique», ont-ils rajouté. Pour remédier à cette situation, et dans une lettre qu'ils ont adressée au maire de leur localité, les habitants proposent d'utiliser «des méthodes modernes de traitement, comme le vidange des fosses septiques par des camions conçus pour ce faire et de penser déjà à réaliser des stations d'épuration». Toujours dans le contexte environnemental, les habitants de Borj Bouchbel dénoncent également la prolifération, jugée inquiétante, des décharges sauvages. «On assiste déjà à l'implantation de quatre décharges qui viennent enlaidir le paysage de la région, connue pour ses sites naturels d'une grande beauté. Trois se trouvent sur la route allant de Cheraïa à Tamanart et une quatrième sur la route reliant Chraïa à Aïn Ghbal», ont-ils affirmé. Dans leur lettre adressée à la ministre de l'Environnement, les habitants demandent que des mesures soient prises «pour mettre fin à ces pratiques qui minent la vie quotidienne des citoyens et qui ont déjà occasionné d'énormes préjudices à l'environnement», ont-ils conclu.