Plus de 5000 salariés du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar étaient au rendez-vous hier matin devant le siège de la direction générale. En présence d'un huissier de justice, ils ont voté à main levée en faveur du débrayage lors d'une assemblée générale tenue sur le site de travail en réponse à l'appel de leur syndicat. Il a été décidé du dépôt d'un préavis de grève générale illimitée au niveau de l'inspection du Travail d'El Hadjar, territorialement compétente, a indiqué Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise. Après l'expiration du délai du préavis, soit huit jours, les 7200 travailleurs de l'usine vont observer un arrêt de travail illimité à travers l'ensemble des unités et ateliers avec le respect du service minimum, a-t-il souligné. Le porte-parole des travailleurs a expliqué à l'assistance les raisons ayant poussé le syndicat à opter pour la grève, seule alternative qui reste après l'épuisement de toutes les voies du dialogue. Il a exposé les différentes étapes des négociations engagées depuis janvier dernier avec la direction générale de l'entreprise. Celle-ci a, faut-il le rappeler, est restée inflexible, maintenant son niet catégorique quant à l'application de la convention de branches édictée par la dernière tripartite, d'où avait pris origine son conflit avec le partenaire social. La sérénité ayant caractérisé le déroulement de l'assemblée générale fut interrompue lorsque plus d'une dizaine d'agents du complexe présents ont sorti leurs vieilles méthodes de déstabilisation. N'étaient la sagesse et le côté meneur d'hommes du collectif syndical ainsi que la prompte intervention des gendarmes déployés pour la circonstance, la confrontation avec ces éléments, qui ont eu recours à la violence pour exprimer leur opposition à la démarche de la grève, aurait pu dégénérer.