Alors que les panneaux d'affichage demeurent désespérément vite bien que la campagne a déjà débuté la semaine dernière, les hirakistes reviennent chaque semaine battre le pavé des grands boulevards des grandes agglomérations, particulièrement le chef-lieu de wilaya et Aïn Beida ; C'est cette dernière qui connait et vit de grandes marches. Arborant de nouveaux slogans, ainsi que les portraits des détenus comme Bouregaâ et Karim Tabou, les manifestants scandent à tue-tête des expressions hostiles au prochain scrutin. « Makach el vote, dirouna les menottes »( Y'aura pas de vote, mettez-nous les menottes) , ou « Gaïd Salah, Bensalah irhalou » (partez)… Munis de derbouka, des jeunes et des moins jeunes chantent à gorge déployée d'autres slogans fustigeant le pouvoir. A voir toute cette manifestation gagner d'autres franges de la société, il est peu probable que les candidats à la présidentielle se hasardent à tenir leur meeting, sauf accompagnés d'un important dispositif sécuritaire. C'est ce que prédisent certains citoyens que nous avons interrogés dans la rue. Sceptiques ? Ils le sont doublement, d'autant que les panneaux demeurent sans affichage et aucun candidat ne s'est manifesté jusque-là pour tenir son meeting. Pour revenir à la marche de ce 40ème vendredi, et contrairement à ce que pensent certains, on compte parmi les manifestants des cadres, des médecins, des retraités de tous les secteurs. Chaque vendredi, ils se joignent aux marcheurs, apportant leur soutien au mouvement Hirak qui vient d'accomplir son neuvième mois sans aucun incident majeur.