Rien n'a fait fléchir le hirak qui, comme cela a été encore une fois vérifié ce 27e vendredi, a vu des processions de citoyens venir des différents quartiers de la ville et se rassembler au point de ralliement habituel de la marche pour former un cortège qui s'est, par la suite, dirigé vers le siège de la wilaya. Drapés dans l'emblème national ou portant des pancartes avec des inscriptions hostiles au pouvoir en place, les marcheurs se sont dirigés vers le siège de la wilaya où ils ont marqué une longue halte, scandant à tue-tête "Makach intikhabat mâa el-îsabat" (pas d'élection avec la bande). La foule, devenant de plus en plus compacte à la sortie des mosquées, donnera de la voix en reprenant certains slogans réclamant un changement, dont celui du régime au profit d'un pouvoir civil pour mettre en place un Etat civil et non militaire. À la pointe de la marche, les animateurs ont donné le ton en scandant "Dégage, dégage" en direction du gouvernement et de l'instance de dialogue et de médiation parce que, dira un jeune marcheur, "il n'y a pas lieu de laisser une occasion à un système éculé qui ne cesse de multiplier les manœuvres pour durer". Après s'être ébranlée, la foule scandera "Libérez l'Algérie, libérez Bouregâa", "Irhalou" (dégagez), en empruntant le boulevard allant du siège de la wilaya vers la route d'Alger, en passant par le quartier Aïn El-Mordj, puis en bifurquant vers le boulevard de l'ALN. Arrivée à hauteur de la cité Les Acacias, la foule a entonné le chant patriotique Min Jibalina tout en continuant de scander des slogans tournant en dérision ceux qui croient aux promesses du pouvoir. M. EL BEY