Comme à l'accoutumée, le coup d'envoi officiel de la saison estivale 2010 à Boumerdès a été donné jeudi dernier en mobilisant fanfare et tambours. En effet, une cérémonie d'ouverture a été organisée à la plage Centre du chef-lieu de wilaya, en présence de plusieurs responsables locaux, civils et militaires, à leur tête le wali. Des centaines d'enfants issus de différentes associations sportives et culturelles de la wilaya ont été mobilisés pour la circonstance. Certains d'entre eux, habillés aux couleurs nationales, ont défilé dans la rue du Front de mer en arborant les drapeaux des pays qualifiés au Mondial sud-africain, à la veille du lancement de ce rendez-vous footballistique planétaire. D'autres activités sportives et culturelles, troupes folkloriques, exhibitions en arts martiaux, beach-volley et de la voile, entre autres, étaient aussi au menu de cette manifestation inaugurale. En prononçant le discours d'ouverture sur une plage où même les toilettes font défaut, de surcroît au chef-lieu de wilaya, la directrice du tourisme a déclaré que « tous les moyens humains et matériels sont mobilisés pour accueillir les estivants dans de meilleures conditions ». Même son de cloche du côté des autres responsables appelés à contribuer à la réussite de cette saison estivale. Ainsi, la direction du commerce mène une campagne visant à « protéger la santé du consommateur et de prévenir contre les intoxications alimentaires », en diffusant des documents relatifs au slogan. En même temps, des baraques non alimentées en eau potable et autres locaux où les conditions d'hygiène laissent à désirer, situés à quelques encablures seulement du siège de la wilaya, font office de restaurants, cafétérias et autres fast-foods. Dans le chapitre environnement, la liste des atteintes à Dame nature ne saurait être exhaustive vu le nombre infini de ces agressions. L'exemple le plus illustratif reste cependant, puisqu'il s'agit de la baignade, celui des eaux usées qui finissent dans la mer, au niveau de plusieurs plages de la wilaya. Même pour les poubelles qui devraient être disponibles dans chaque coin et recoin des agglomérations, l'on fait dans l'économie. Ces corbeilles se comptent sur les doigts d'une seule main sur le trottoir du Front de mer de la ville de l'ex-Rocher noir. Ce qui contraint les gens à se débarrasser de leurs ordures en les jetant en contrebas, sur la plage. Certes, le manque de civisme y est pour beaucoup dans ces cas de pollution, mais les boîtes à ordures accrochées aux lampadaires jonchant cette rue très fréquentée par les estivants sont très loin les unes des autres. « Si l'on avait suspendu une poubelle à un poteau sur deux, l'on aurait diminué considérablement les risques de voir les estivants jeter leurs déchets sur le sable », nous dit un estivant rencontré sur place. Les responsables locaux en charge de la culture se vantent, pour leur part, d'avoir concocté un programme spécial pour cet été, comprenant quelques représentations théâtrales et des soirées artistiques dans l'objectif d'attirer plus d'estivants. Aussi honorable soit-elle, cette initiative captivera au mieux quelques familles habitant aux alentours du lieu de la manifestation. Dans une wilaya qui ne dispose d'aucune salle de cinéma et où le premier responsable fait de la restriction sur la vente de boissons alcoolisées l'une de ses priorités, l'on ne peut espérer plus que de voir les habitants des localités côtières affluer sur les plages après une sieste d'après-midi. Il existe des enfants, voire des adolescents, dans les villages enclavés de la wilaya, qui n'ont jamais eu l'occasion de passer des vacances au bord de la mer.