L'ambiance au niveau de l'Assemblée populaire communale (APC) de Sétif, constituée de 33 membres (13 FLN, 13 El Islah, 4 RND et 3 MSP), est délétère. Indicateurs d'une crise larvée, les interventions étaient truffées d'accusations des uns contre les autres lancées durant la séance de travail de mercredi 23 mars 2005, la visite de travail du wali qui s'est rendu la veille dans plusieurs quartiers de la ville. Avant d'énumérer les décisions prises par le chef de l'exécutif et les griefs formulés par les intervenant, il y a lieu de souligner que les deux principales formations (FLN et El Islah) sont tiraillées par les dissensions n'arrangeant guère les choses. Le rapport succinct dressé par le chef de daïra fait le constat des innombrables tares qui pénalisent l'agglomération et propose des solutions pouvant permette à la ville de sortir de l'ornière. Ces critiques et les propositions solutions qui les accompagnent ont fait réagir l'ex-P/APC, Aïssa Fellahi (FLN) qui a cédé la présidence le 29 avril 2004 à Brahim Belhaouki du même parti. « J'ai bien apprécié le tableau brossé par le chef de daïra qui a, en peu de temps, pu diagnostiquer les problèmes que connaît Sétif. J'aurais aimé l'entendre de la bouche du P/APC qui a hélas exposé des données erronées », a déclaré l'intervenant non sans enfoncer un peu plus le clou : « Je remets en cause les chiffres avancés par le P/APC. Le problème des 450 logements n'est toujours pas réglé. L'excédent de l'exercice écoulé n'est pas la conséquence d'une bonne gestion. Il résulte tout simplement des subventions octroyées par l'Etat. » Amoura, (FLN) faisant parti des adversaires du maire, cloue l'équipe dirigeante au pilori : « Le mandat tire à sa fin. Le bilan est négatif. Pour sauver ce qui reste à sauver, il faut à mon sens revoir l'exécutif communal... » Mis en difficulté, le maire jette un pavé dans la mare : « La ville qui fait face de 1989 à 2004 à 24 000 demandes de logements n'a, depuis l'an 2000, octroyé aucun appartement. » Sa réplique est ensuite étayée d'accusations à caractère politicien : « Certains élus qui n'ont rien fait pour régler les problèmes de Chouf Lekdad n'assistent même pas aux cérémonies de célébration du 1er Novembre et du 5 Juillet, dates symboliques. » Les élus du MSP et d'El Islah reprochent au staff de la commune les décisions unilatérales et la mauvaise gestion qui a, selon eux, engendré l'anarchie. M. Hassad du MSP ayant qualifié l'exécutif communal de « médiocre », incompétent et incapable a sollicité le wali pour qu'il diligente une commission d'enquête. L'intervention d'un autre élu du MSP ayant abordé le volet de la construction illicite qui prend du côté de Aïn El Fouara des proportion alarmantes, a mis hors de lui le premier responsable de la wilaya qui rétorque sèchement : « Toute bâtisse illicite sera démolie. Les lois de la République seront appliquées vaille que vaille. J'en fais devant vous le serment. » L'ex-wali, sans être nommé, est fustigé par certains élus du FLN, d'El Islah et du MSP. On lui reproche le blocage des délibérations de l'assemblée. Khemissi Terriche (FLN), vice-président chargé du social, est d'un autre avis : « Le bilan de l'actuel exécutif qui travaille en toute harmonie avec la tutelle est positif. La prolifération des constructions illicites résulte des interventions de certains élus. » Le wali, ayant la veille sillonné les quatre coins de la cité en apparence « belle et propre », remet en question le plan d'occupation du sol (POS) de la Gaoua. M. Bedoui évoque en prélude les prérogatives premières de l'APC, à savoir le ramassage des ordures ménagères, l'entretien des routes, l'éclairage public, la protection de l'environnement, l'assainissement du réseau des eaux usées et de l'eau potable, qui sont devenus le sujet d'inextricables frictions. Le premier responsable de la région, qui a diplomatiquement désamorcé la bombe du retrait de confiance, exhorte ses interlocuteurs à œuvrer pour le bien-être des citoyens d'une cité qui mérite un bien meilleur sort. Le commis de l'Etat a chargé le chef de daïra de chapeauter, suivre et veiller à l'application stricte des mesures prises. A suivre.