M. R. 50 ans, officier de la Police de l'air et des frontières (PAF), inculpé de tentative de meurtre sur la personne de son chef hiérarchique, a été condamné hier par la cour criminelle de Biskra à 5 ans de prison ferme. Les faits remontent au 18 juillet de l'année précédente ; à la veille de son départ en congé annuel, M. R., qui travaillait au poste frontalier de Taleb Larbi dans la région d'El Oued, eut une vive altercation avec son supérieur hiérarchique à propos d'une futilité concernant le bureau qu'il occupait et dont il devait remettre les clés à son remplaçant. « La dispute s'envenima et se transforma vite en empoignade avec jet de chaises et échange de coups de poings », disent à la barre les témoins qui ajoutent qu'ils se sont vite interposés entre les deux hommes pour les séparer. Selon plusieurs témoignages concordants, au moment où tout le monde croyait que l'incident était définitivement clos, l'officier rentre subitement dans son bureau, sort d'un cabas son pistolet de service, le charge et avant qu'il n'appuie sur la gâchette en direction de son supérieur, L..., un de ses collègues, le ceintura par derrière alors que S... tentait de lui saisir le poignet, « Heureusement, je suis arrivé à faire dévier la trajectoire de la balle qui est allée se loger 4 mètres plus loin dans le mur », écrira un témoin dans une lettre adressée à la cour criminelle de Biskra et lue au cour des débats du procès qui s'est tenu hier. Bien sûr, l'inculpé avait une autre version des faits : « Je n'ai jamais eu l'intention d'attenter à la vie de N. M. L., d'ailleurs j'étais seul et j'ai simplement tiré en l'air pour lui faire peur. » Le procureur qui a dit ne s'en tenir qu'aux faits, a requis cependant 10 ans d'emprisonnement. Malgré le pardon de son chef qui a refusé de se constituer partie civile et malgré les plaidoiries de ses 4 avocats, qui tout en minimisant son geste, ont fait valoir ses bons et loyaux services dans le corps de la PAF, M. R. fut condamné à 5 ans de prison ferme.