France Télécom n'exclut pas de travailler avec Orascom sur le dossier de la vente d'OTA, « en accord avec les pouvoirs publics algériens ». L'Algérie pourrait faire partie des « marchés visés par l'opérateur de Télécom français. Son allié en Egypte, Orascom – avec qui Orange vient de signer la paix – est présent en Algérie et rencontre actuellement des problèmes avec le gouvernement », rapporte le quotidien économique Les Echos. Simple effet d'annonce ou nouvelle tournure dans l'affaire de vente de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy ? Difficile d'apporter une réponse définitive, mais force est de constater que Naguib Sawiris, PDG d'Orascom, abat ses cartes et veut monter les enchères. Il a lâché que le sud-africain MTN lui proposait 7,8 milliards de dollars. Le groupe d'experts autour du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui suit le dossier, estime la transaction entre 2 et 3 milliards de dollars. Des économistes pensent que le prix devrait tourner autour de 4 à 5 milliards de dollars. Un montant qui inclut le coût de la licence remportée en juillet 2001 pour un montant de 737 millions de dollars, les investissements en équipement, mais aussi tous ceux réalisés pour lancer et consolider la marque. France Télécom a toujours gardé un œil sur le marché algérien qui se développe rapidement. On le voit à travers l'explosion du mobile, qui est passé de 3 à 30 millions de clients en l'espace de quelques années, soit une densité de 91,62%. Une évolution exceptionnelle qui traduit bien la volonté de l'Algérie à se relancer, après les épisodes tragiques qu'elle a connus, et aussi le désir des Algériens de consommer les télécommunications. C'est un marché qui recèle encore des perspectives de développement extrêmement intéressantes. France Télécom a souhaité prendre pied dans ce marché à plusieurs reprises : lors de la mise en concession de la seconde (2001) et de la troisième (2004) licences GSM et a répondu à une manifestation d'intérêt en vue de l'ouverture du capital d'Algérie Télécom en 2003. Une opération abandonnée par les pouvoirs publics, considérant qu'Algérie Télécom avait les moyens pour se développer seule. L'acquisition de la licence 3G est une autre piste évoquée pour concrétiser les projets d'implantation de l'opérateur français. Autant d'opportunités qui se sont présentées mais qui ont été en fait considérées comme des occasions ratées. Reste à savoir maintenant la réaction des autorités algériennes face à cette information. Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a affirmé récemment qu'« il s'agit de négociations de haut niveau dans le domaine financier et de l'organisation. Il faudra attendre », indiquant en outre qu'aucun délai ne peut être fixé pour le traitement du dossier.