Une association locale de défense de l'environnement se bat pour que ce patrimoine revienne à sa fonction première, qu'il soit réhabilité et, surtout, pour sauver ce qu'il en reste d'une mise à mort certaine. Djenane El Beylik est un endroit qui fut jadis un riant coin de verdure s'étalant splendidement en contrebas d'une falaise s'incurvant en un très large demi-cercle en bordure d'un quartier de Chabat El Laham. Au flan de cette falaise, une salle des fêtes a été judicieusement sertie, une salle dont la terrasse forme un promontoire offrant une imprenable vue sur le site. Djenane El Beylik fut, à une époque révolue, le lieu de promenade pour le Chabitis et d'après-midis récréatifs que les instituteurs organisaient pour leurs élèves. Les colons y avaient érigé un terrain de tennis au voisinage duquel serpentait un ruisselet dont l'eau provenait d'une source qui sourdait à la base de la falaise et qui irriguait la végétation environnante. Une association locale de défense de l'environnement se bat, depuis des années, pour que ce patrimoine revienne à sa fonction première, qu'il soit réhabilité et, surtout, sauver ce qu'il en reste d'une mise à mort ressentie comme d'autant plus intolérable qu'à contrario, Témouchent, la grande voisine, n'en finit pas de se faire coquette avec des aménagements à profusion en matière d'embellissement du cadre de vie. Le wali, sollicité en dernière instance, répondra-t-il favorablement à la supplique qui lui a été adressée par l'association Aroudj lilbia après le revirement de l'APC ? En effet, cette dernière, après une hésitation qui a duré cinq mois, a fini par louer une nouvelle fois une partie de Djenane El Beylik à un artisan. Ce dernier utilise la surface du terrain de tennis pour espace de fabrique de parpaings ! La décision de la municipalité est jugée illégale au regard de la loi 07-06 du 13 mai 2007 : « Mais pourquoi louer Djenane El Beylik alors qu'il existe une zone d'activité sur laquelle le locataire aurait dû être installé ? », interroge Belkadi, le président de Arrouj lilbia. Cependant, indique notre interlocuteur, le délit ne se limite pas qu'à cette location puisqu'il existe également une fosse qui accueille des véhicules étatiques et privés pour effectuer leur vidange d'huile, des huiles usagées qui s'écoulent en suivant le sillon qu'empruntaient les eaux de la source. Enfin, et pour couronner le tout, les bords de Djenane El Beylik sont devenus le réceptacle de déchets solides et de gravats, des déchets parfois terrassés par des engins et basculés sur les flancs de la falaise pour les rendre moins visibles.