Aujoud'hui c'est le vote des nomades, ces gens qui traînent dehors à la recherche de sens, avec toutes les incertitudes concernant l'itinéraire de l'urne volante. C'est la deuxième opération après celle qui a démarré samedi, le vote de la communauté à l'étranger, autres nomades qui traînent dehors, mais à l'extérieur de leur pays. Les manifestants qui étaient aux abords de consulats protégés par la police ont tenu une petite comptabilité, très peu de votes, surtout des vieux et des vieilles, ces chibanis qui ont choisi de vieillir à l'étranger mais tiennent souvent à participer aux scrutins. Pourquoi ? Peur des lendemains alors que la fin est proche ? Patriotisme rétroactif ou baisse de testostérone, comme cela arrive naturellement à un certain âge ? On ne sait pas vraiment si ailleurs, les vieux Coréens, Malgaches ou Chiliens votent aussi, mais on aura pu voir au cours de cette opération d'étranges comportements et images, téléphones interdits dans des consulats pour éviter d'être filmés, agents et agentes chargés du vote le visage masqué qui rappelle les tristes bouchkara de la guerre d'indépendance, menaces et insultes envers les rares votants, jusqu'à l'annulation de certains bureaux de vote, comme à Lausanne, en Suisse, pourtant la seconde patrie des oligarques algériens. Ce sont d'ailleurs des oligarques qui, au même moment, n'étaient pas dans un bureau de vote mais dans un tribunal face au juge, avouant des sommes astronomiques comme s'il s'agissait de billes pour enfants. Pourquoi des vieux comme Sellal, 71 ans, Ouyahia, 67 ans, se sont-ils mis à détourner de l'argent à leur âge ? Entre ces vieux qui volent et ces vieux qui votent, il y a bien sûr une grosse différence, voter n'est pas illégal, du moins pas encore, mais il y a bien quelque chose liée à l'âge en Algérie, pays jeune dirigé par des vieux qui détestent les jeunes. Comme l'a proposé ce candidat qui n'a pas candidaté, si on veut avancer, il faudra bien se résoudre un jour à tuer les vieux à la naissance.