78% du budget primitif de 2020 a été consacré au volet fonctionnement. Aucun projet susceptible de générer des recettes supplémentaires pour la commune n'a été prévu sur le budget. Le budget primitif 2020 de la commune de Boumerdès a été approuvé la semaine passée par la majorité des élus de l'Assemblée. D'un montant de 811, 27 millions de dinars, le budget n'a pas été réparti conformément aux exigences de l'heure et le contexte de crise que vit le pays. Au lieu de promouvoir les investissements créateurs de richesses, l'APC n'a trouvé aucune gêne pour augmenter le budget de fonctionnement. Ce volet a eu droit à un montant de 661,27 millions de dinars (MDA), soit 78% de l'ensemble des recettes. Le chapitre équipement et investissement, lui, a obtenu une cagnotte de 150 MDA. Outres les charges liées aux salaires des employés dont le montant dépasse 143 millions, l'APC a dégagé une enveloppe de 100 millions pour honorer ses créances vis-à-vis de l'entreprise de collecte des ordures ménagères Madinet. L'APC ne fait pas, non plus, d'économie en matière de consommation du gasoil, de l'eau, de l'électricité, du gaz, dont la somme dépasse 10 millions tous les six mois. Malgré l'insuffisance de ses recettes et la baisse drastique des subventions de l'Etat, les élus n'ont pas daigné réduire les dépenses relatives à l'impression, aux équipements de bureau, à la restauration, aux fêtes nationales et religieuses et autres cérémonies officielles. Le coût de ces charges est estimé à 15 MDA alors qu'elles étaient à 12 MDA en 2018. L'APC a réservé une enveloppe de 2 millions pour les associations et 18 millions pour la promotion des initiatives des jeunes. Pour ce qui est du budget d'équipement, la part du lion a été consacrée pour l'aménagement des routes, des plages, l'entretien du siège de l'APC, la réhabilitation des écoles et des aires de jeu. Aucun projet en mesure de générer des recettes supplémentaires à la commune n'a été prévu par les élus qui, pourtant, ne ratent aucune occasion pour se plaindre de l'absence de crédits. Les édiles locaux semblent préférer plutôt les opérations budgétivores. Le problème des réseaux d'assainissement à la cité Foes est finalement loin d'être réglé malgré les sommes colossales dégagées à cet effet. Cette fois encore, l'Assemblée a réservé 27 millions pour le suivi des chantiers de réalisation des conduites d'assainissement. Pourtant, ce quartier est réputé pour ses villas haut standing et ses promotions immobilières dont la plupart ont été érigées ont violation des normes en vigueur. Les autorités locales avaient à maintes reprises invité les propriétaires des grands immeubles à mettre la main à la poche pour raccorder la cité au réseau d'assainissement. En vain. La répartition du budget a mis aussi a nu la politique de bricolage des responsables locaux. Cela est constaté à travers l'enveloppe (34 MDA) réservée pour le revêtement des routes, 5,3 millions pour le curage des caniveaux et des réseaux de drainage des eaux de pluie et de rénovation des réseaux d'assainissement de la ville. Des opérations qui relèvent du strict minimum dans une ville devenue chef-lieu de wilaya il y a 36 ans. Une ville où l'on continue à dépenser l'argent public sans compter dans les aménagements répétés de la gare routière et des plages sans qu'on parvienne à attirer les touristes en dehors de la saison estivale.