En attendant que l'Algérie ouvre le bal du J3 du Mondial 2010 face à la Slovénie, à Johannesburg comme au Cap, la fête a été au top ces dernières quarante huit heures. Les gradins et tribunes étaient de véritables ruches. Ailleurs, dans les rues, en dehors des heures des matchs, les vuvuzelas ont fait fureur. Des essaims comme il n'en a jamais existé auparavant. Même pas lors des rencontres du mondial du rugby. Vendredi, on ne pouvait pas s'entendre parler. Les gestes et les mimes remplaçaient les paroles. Ç a grouillait partout. Ça bougeait partout. Tout le monde est devenu Africain du Sud. Comme pour rejoindre l'idée avançée par Desmond Tutu, le prix Nobel qui avait invité Allemands, Français, Mexicains, Anglais, Américains, Uruguayens, et j'en passe à être Africains non seulement pendant le mois du Mondial mais aussi tout le reste du temps de l'après Mondial. D'être les ambassadeurs de l'Afrique toute entière. C'est dire que le sport n'a jamais cessé de consolider les liens entre les peuples des différents continents. La fête aurait pu être encore plus grande, plus festive et plus chaude si la dernière tentative des Bafana Bafana ne s'était échouée contre le poteau des bois mexicains alors que la marque était nulle, un but partout. Il ne restait plus que quelques sept minutes à jouer. La fête aurait été plus grandiose encore si la France n'avait pas fait un tout petit match face à l'Uruguay, rencontre qui s'est soldée sans but de part et d'autres . L'équipe de France, qui a changé de système, a donc concédé un nul décevant (0-0) contre une faible formation d'Uruguay réduite à dix en toute fin de match. Au Cap, les Bleus étaient en panne sèche offensivement. Ainsi, ils avancent toujours sans certitudes après leur entrée dans le Mondial dans le groupe A. Au vu de la rencontre de vendredi, l'Afrique du Sud, le pays organisateur risque de baisser les bras au bout du premier tour compte tenu de sa prestation du J1. Les Bafana Bafana ont donné le meilleur pour s'en tirer avec un nul. Mais, les fans de l'équipe sud-africaine n'en démordent pas. Ils ont la certitude d'accéder aux quarts de finales. "Les Bafana Bafana sont dans une forme splendide et leur jeu de passe est tout simplement magnifique. Ils ne font pas encore partie des grands, mais ils peuvent faire jeu égal avec eux. Avec tout l'appui qu'ils vont recevoir, je pense qu'ils vont gagner la Coupe du monde." Pour certains observateurs habitués des grandes compétitions, si l'on veut que la fête perdure, il faut absolument que les Bafana Bafana soient partie intégrante du tour final du Mondial. Sinon, on risque de connaître le calme, le trop calme car les vuvuzelas ne claironneront plus. La suite pourrait s'en ressentir. Soweto risque aussi de replonger dans sa routine et Soccer City, le stade de 88 000 places risque d'abriter des rencontres avec des gradins et tribunes pas mal dégarnis. Ce serait bien dommage au vu de tous les efforts d'organisation qui ont été déployés durant, au moins, ces deux dernières années pour tout mettre en place, sans nous étendre sur les enveloppes financières investies pour que le Mondial soit la plus grande fête de football, l'opium des peuples africains, entre autres. Les omniprésentes vuvuzelas ont enterré les rares esprits chagrins qui osent encore prédirent que l'Afrique du Sud deviendra le premier pays organisateur d'une Coupe du monde à ne pas franchir le premier tour. La ferveur patriotique est à son comble. Et les attentes sont énormes envers une formation qui ne s'est pourtant même pas qualifiée pour la dernière Coupe d'Afrique des nations (CAN), en janvier.