Le préavis de grève générale et illimitée, déposé à la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar par le syndicat des travailleurs, a été mis hier à exécution. En réaction, la direction générale qui a estimé que ce mouvement est illégal, a intenté aussitôt deux actions judiciaires en référé – au profit d'ArcelorMittal Annaba et ArcelorMittal pipes tubes Algeria – au tribunal d'El Hadjar. L'objet des plaintes est, selon le service contentieux de l'usine, l'arrêt de la grève pour non-respect des dispositions de la loi régissant les conflits. La justice s'est prononcée dans l'après-midi et a décidé de l'illégalité du mouvement en ordonnant l'arrêt immédiat de la grève. L'employeur devrait notifier à Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat, la décision de justice qui, a son tour, sera contraint d'appeler les travailleurs à rejoindre aujourd'hui leurs postes de travail sous peine de sanctions, expliquent des avocats présents au procès. A l'annonce du verdict, les travailleurs qui étaient en nombre au tribunal d'El Hadjar ont été déçus. Du côté de la direction générale, le ton est à la satisfaction. « Nous avons déjà prévenu tout le monde que le recours à la grève n'a pas suivi les étapes édictées par la loi et qu'elle était de ce fait illégale. Malgré tout, le syndicat a persisté dans sa démarche. Il a fallu que la justice tranche en notre faveur pour arrêter la grève », s'est félicitée la direction générale. Hier matin, plusieurs centaines de sidérurgistes, selon la direction générale, beaucoup plus selon le syndicat, sont entrés en grève mettant ainsi en charge d'arrêt (en veilleuse) le haut fourneau (HF), le plus important atelier du complexe. Le syndicat exige, pour rappel, des augmentations de salaire prévues par les dispositions de la convention de branches par laquelle l'employeur ne se considère pas, quant à lui, concerné. Le complexe était désert, hier, n'étaient quelques travailleurs regroupés ça et là, discutant de leur mouvement de grève. Après avoir constaté que des éléments de la gendarmerie photographiaient les lieux concernés par la grève, ils ont évacué les lieux. Tout en assurant un service minimum au niveau des structures à caractère sensible tels que les réseaux de distribution de l'énergie, la médecine du travail, l'unité de la Protection civile et la sécurité de l'usine, les travailleurs ont paralysé le principal atelier de production, c'est-à-dire le haut fourneau et le port chargé de l'import/export des produits sidérurgiques. Aujourd'hui donc, les travailleurs devraient rejoindre leur poste sous la contrainte de la justice, mais rien ne dit que d'autres mouvements ne renaîtront pas au complexe qui traverse une de ces périodes les plus difficiles depuis la signature du partenariat en 2001.