Photo : Fouad S. Le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal à Annaba est paralysé depuis hier par la grève illimitée observée par l'ensemble des travailleurs à l'initiative de leur syndicat. Une grève suivie, selon le secrétaire général du syndicat, Smain Kouadria, massivement par 5000 travailleurs sur le territoire national. «L'usine est à l'arrêt depuis 05h00 du matin. La grève est suivie sur tout le territoire national, au niveau de Annaba et de tous les points de vente régionaux», a-t-il affirmé hier, en soulignant qu'un meeting a été organisé dans la matinée pour renforcer les «troupes». Un suivi qui n'est pas du goût de la direction de l'entreprise puisque cette dernière a déposé hier, au premier jour de la grève, une plainte au tribunal d'El Hadjar, à Annaba. «Nous avons entamé une procédure judiciaire au niveau du tribunal d'El Hadjar pour la suspension de la grève. Nous sommes convaincus que notre action va aboutir», assure, pour sa part, Mohamed Guedha, directeur de communication du complexe El Hadjar en faisant savoir, par ailleurs, que le contact avec le syndicat n'est pas rompu pour autant. Tout en confirmant l'arrêt de l'usine, le haut fourneau notamment, le chargé de la communication fait part des craintes de la direction d'ArcelorMittal quant aux pertes que peuvent engendrer cette grève. «Lors de la grève observée au mois de janvier, nous avons perdu six millions de dollars. D'où nos appréhensions», dit-il. D'autant plus que le représentant du syndicat a affirmé à l'APS que les deux navires, l'un chargé de 22.000 tonnes de coke, en provenance de Pologne, destinées au complexe, et l'autre, devant transporter 4.000 tonnes de fonte en gueuse à exporter vers l'Espagne, «ne seront pas traités tant que les travailleurs du complexe sont en grève». Les deux navires se trouvent toujours au port de Annaba. Concernant la plainte déposée par la direction, M. Kouadria soutient que le syndicat se prépare à défendre sa cause au tribunal. D'ailleurs, dans la matinée d'hier, le secrétaire général du syndicat a été cité à comparaître au tribunal, suite à la plainte déposée par la direction d'ArcelorMittal. Rappelons que la direction d'ArcelorMittal juge cette grève illégale et, par conséquent, refuse de payer les journées non travaillées des grévistes.