Le Comité du printemps noir d'Akbou a organisé vendredi dernier une cérémonie de recueillement à la mémoire de Nekkali A/Nour, Chekkal Rachid, Arezoug Slimane, Sidhoum Karim, Mesbah Krimo et Iffis Ramdane, tombés sous les balles assassines des gendarmes le 18 juin 2001. Leurs parents, leurs camarades de lutte et des citoyens ont inauguré à cette occasion une bannière à leur effigie Place colonel Amirouche après avoir déposé des gerbes de fleurs sur leurs tombes au cimetière des martyrs et au piédestal de la stèle qui a été érigée en leur hommage Place Berri Ahcène. « Nous commémorons ce 9e anniversaire de l'assassinat de nos enfants pour leur dire que nous ne les oublierons jamais. Leur sacrifice ne sera pas vain », a affirmé Sidhoum Abdenour, père de feu Karim. Et d'ajouter : « A ceux qui ont négocié avec le gouvernement à notre insu sans pouvoir arracher ne serait-ce le statut de martyr pour les victimes des événements de Kabylie, nous leur dirons que vous nous avez trahis ». Nekkali Mohand Lvachir, père de feu Abdenour, ne manquera pas pour sa part de dénoncer l'impunité dont ont bénéficié les assassins des jeunes manifestants. Si 126 victimes ont donné leur vie pour ce long combat pour la démocratie et la revendication identitaire, des centaines de blessés porteront à vie les séquelles des atrocités qu'ils ont endurées lors de ce sanglant printemps. Skarna Mourad a reçu, lui, une bombe lacrymogène en plein visage en tentant de sauver un de ses camarades fauché par une balle réelle à Guendouza. « Il aura fallu une semaine d'hospitalisation et deux années de rééducation fonctionnelle à ma mâchoire pour se débloquer » témoigne-t-il. « Là où le bât le blesse encore plus, c'est de constater que rien n'a changé depuis. Aucune de nos revendications n'a abouti. Nous ne sommes pas des adeptes de la casse mais si nous continuons à nous taire, nous finirons par donner raison à celui qui a qualifié Guermah Massinissa de voyou », dira notre interlocuteur.