Malheureuse contre les Etats-Unis, indigente contre l'Algérie, l'Angleterre a dû canaliser sa peur tout au long d'un match étouffant pour battre la Slovénie (1-0) hier à Port Elizabeth et forcer la porte des 8es de finale du Mondial 2010. La Slovénie a de son côté tout perdu : la victoire des Etats-Unis contre l'Algérie (1-0) la prive à la dernière minute d'une qualification pour la deuxième phase. Capello peut souffler : son équipe d'Angleterre ne rejoindra pas dans l'histoire celles de 1950 et 1958 qui ont connu l'infamie de rentrer à la maison dès la phase de groupes. « J'ai retrouvé l'équipe que j'avais aimée lors des qualifications », a jubilé le sélectionneur des Anglais Fabio Capello. « Nous sommes maintenant libérés, nous n'avons plus de craintes à avoir, nous sommes heureux pour nos supporters. » Pour les Anglais, Port Elizabeth a pourtant eu des allures de port de l'angoisse. Car après une ouverture du score relativement rapide par Defoe (23'), l'Angleterre est restée jusqu'au bout sous la menace d'une égalisation, faute d'avoir su concrétiser ses nombreuses occasions. Ce succès, qui permet à l'Angleterre de terminer 2e du groupe C et d'envisager un 8e de finale contre le 1er du groupe D (Allemagne, Ghana, Serbie ou Australie), est incontestablement celui de Capello. Grand frisson Car les héros du jour s'appellent James Milner et Jermain Defoe, deux choix forts du technicien italien. C'est sur un centre du premier que le second a propulsé de volée le ballon au fond de la cage de Handanovic à la 23e minute (1-0). Droit dans ses bottes, Capello avait décidé de garder son système de jeu avec Gerrard en milieu gauche, malgré la fronde menée ces derniers jours par Terry, qui réclamait la titularisation de Joe Cole. Choix judicieux, après coup. Dès le coup d'envoi, la peur que Capello a dénoncée après le nul aphone contre l'Algérie (0-0) était pourtant bien présente dans les têtes anglaises. Milner perdait tous ses ballons, Terry était fébrile, Upson, qui remplaçait Carragher suspendu, paraissait tétanisé : les Slovènes gagnaient les duels et Capello enrageait. Le but de Defoe était une délivrance mais une autre peur se fit jour aussitôt : comment rater autant d'occasions sans le payer à un moment donné ? La 68e minute restera à ce titre comme le plus grand frisson de la partie. Que serait-il advenu de l'Angleterre si la triple salve des attaquants slovènes n'avait pas été contrée à l'arraché par les cuisses et les genoux des défenseurs anglais ? De l'autre côté du terrain, Rooney et consorts se sont heurtés à un portier slovène, Handanovic qui a multiplié les exploits (Defoe puis Gerrard (30'), Terry (57'), Rooney (58', tir dévié sur le poteau). La finition n'était pas au programme mais qu'importe : seule la qualification compte.