Alors que les Européens peinent, à l'image des finalistes de 2006 (Italie et France) éliminés, les sélections américaines sont en passe de réaliser le Grand Chelem de la qualification en 8es de finale du Mondial-2010 (excepté le modeste Honduras). « Lors des deux premières journées, il y a eu une légère domination du football latino-américain, presque meilleur que les équipes européennes », notait le sélectionneur de l'Espagne, Vicente Del Bosque lundi. La tendance s'est ensuite confirmée dans la dernière ligne droite de la phase de groupes : avant les derniers matchs d'hier, sur les huit équipes du continent américain engagées (Confédérations, Concacaf et Conmebol confondues), quatre ont d'ores et déjà terminé en tête de leur groupe. Trois d'entre elles sont des équipes inattendues : l'Uruguay (éliminant au passage la France), le Paraguay (laissant l'Italie sur le carreau) et les Etats-Unis, devant l'Angleterre. L'Argentine a aussi fini première en réussissant le carton plein. Le Mexique s'est classé deuxième après avoir corrigé la France vice-championne du monde (2-0). Vendredi, le Brésil pouvait conserver son leadership dans le groupe G, un nul suffisant face au Portugal, tandis que le Chili, avec deux victoires en autant de matchs, était également bien placé, avant d'affronter l'Espagne. Dans ce groupe H, le Honduras était quasiment éliminé. L'exception qui confirme la règle ? Des joueurs « européens » Le sélectionneur de l'Uruguay, Oscar Tabarez, a dit qu'il n'était pas surpris de ces bons résultats. « Le Paraguay a changé d'entraîneur et de joueurs, mais c'est sa quatrième Coupe du monde consécutive avec le même encadrement et les mêmes méthodes », a relevé le technicien. Le Chili ? « Ils ont terminé 2es des qualifications d'Amérique du Sud, ont fait un gros travail préparatoire, ont un excellent entraîneur (Marcelo Bielsa) et de bons joueurs, a-t-il ajouté. L'Argentine et le Brésil, ce n'est pas une surprise. Quant à nous, on n'a pas toujours été bons, mais on s'est bien préparés. » Outre la « garra », mélange d'engagement physique et de détermination mentale, traditionnelle marque de fabrique des Latinos, le fait qu'un nombre croissant de joueurs latino-américains évoluent en Europe n'est pas étranger à cette réussite. « Peut-être que l'Argentine était meilleure que nous (en 2006), mais à l'époque on n'avait pas autant de joueurs évoluant en Europe », a ainsi souligné Rafael Marquez, le capitaine du Mexique. Même les Etats-Unis se sont extraits de leur groupe après deux nuls et une victoire à l'arraché contre l'Algérie (1-0). Depuis cinq Coupes du monde, ils atteignent pour la troisième fois les 8es de finale, signe de leur progression. Parmi les hommes de Bob Bradley, dans un pays où le « soccer » est promu et développé par les Latinos, quatre joueurs ont des origines mexicaines (le capitaine Bocanegra, Bornstein, Gomez, Torres) et un est né au Brésil (Felihaber).