Groupe D Trois pour deux places? L'Allemagne, la Serbie et le Ghana semblent largement supérieures à l'Australie, l'une des grosses cotes du 1er tour. Derrière la Mannschaft, grande favorite, la Serbie, avec ses techniciens Stankovic et Jovanovic, et le Ghana, avec son puissant milieu de terrain Appiah-Essien-Muntari, sont de parfaits outsiders et peuvent dans un bon jour inquiéter la bande à Ballack. L'histoire plaide cependant pour l'Allemagne, qui n'a plus été battue par la Serbie (ex-Yougoslavie) depuis 1973, soit dix matches, et avait «cartonné» le Ghana lors de leur unique affrontement (6-1) en 1993. Mais les Ghanéens, révélations de l'édition 2006 en... Allemagne, ont énormément progressé depuis. Les Allemands devront se méfier. Groupe E Méfiance pour les Pays-Bas Promus têtes de série sur le fil au détriment de la France, les Pays-Bas feront incontestablement offices de favoris dans ce groupe. Forts de leur carton plein en qualifications (huit victoires en autant de matches) (se présentent en grands favoris), dotés d'un secteur offensif redoutable (Van Persie, Robben, Kuyt, Sneijder...), les Oranje ont néanmoins hérité d'un tirage piège. Ils devront se méfier pour éviter une mauvaise surprise. Le Cameroun commence à avoir l'expérience du tournoi mondial avec sa sixième participation, et en point d'orgue un quart de finale lors de la mythique épopée des Lions indomptables en 1990. Milla était alors la star, c'est aujourd'hui Eto'o, buteur et promu capitaine par Paul Le Guen, qui a redressé la barre et insufflé sa rigueur lors d'éliminatoires mal engagés. Le Danemark, absent du dernier Mondial, ne paie pas de mine. Il a pourtant fini devant le Portugal en qualifications, et l'a même battu à Lisbonne. Le Japon, qui domine l'Asie et participe à son 4e Mondial d'affilée, semble l'équipe la plus abordable même si elle progresse continuellement. Les Nippons, dans un contexte très relevé, auront du mal à se frayer un chemin jusqu'en huitièmes, mais personne ne peut les prendre à la légère. Groupe F L'Italie épargnée L'Italie va défendre son titre et elle a pour cela été plutôt épargnée. Les Azzurri de Marcello Lippi, où la génération Cannavaro forme toujours l'ossature (Buffon, Zambrotta, Pirlo, Camoranesi...), héritent de la Nouvelle-Zélande, l'une des équipes les plus faibles du tournoi, qui n'a plus disputé la moindre phase finale depuis 1982. Elle avait alors perdu ses trois matches et, au vu de leurs prestations en Coupe des confédérations cette année, les All Whites auront du mal à faire mieux en 2010. Le tenant du titre va se frotter à la seule équipe novice de la Coupe du monde 2010, la Slovaquie (en tant que nation indépendante), avec Skrtel, Hamsik et Vittek comme individualités. Le Paraguay affiche une belle régularité (4e participation consécutive sur les sept de son histoire). Les Guaranis, au style traditionnellement défensif, présentent aussi une belle brochette offensive, avec Roque Santa Cruz, Valdez et Cabanas. A son niveau, l'Italie doit sortir première du groupe sans trembler. Groupe G Le Brésil mal servi S'il est exagéré de parler de groupe de la mort (aucun groupe ne recèle quatre équipes de grande valeur comme ce fut le cas par exemple en 2002 avec l'Argentine, le Nigéria, l'Angleterre et la Suède), il s'agit incontestablement de la poule la plus corsée de cet opus 2010. Avec la France, le Portugal était l'équipe non-tête de série à éviter parmi le deuxième chapeau des Européens. C'est le Brésil qui en a hérité. La Seleçao, qui a souffert pendant ses qualifications, se frottera donc au grand Brésil, qui avait été plutôt épargné lors du premier tour en 2006. Ce n'est pas le cas de la Côte d'Ivoire: pour son second Mondial consécutif et de son histoire, elle se retrouve à nouveau dans le groupe le plus relevé du tournoi. En 2006, les Eléphants de Didier Drogba avaient affronté au premier tour l'Argentine, les Pays-Bas, et la Serbie-Monténégro et avaient terminé 3e de leur poule. La Corée du Nord, pour sa seconde participation à une Coupe du monde (après un quart de finale en 1966), est la grande inconnue du groupe. Elle a terminé deuxième de son groupe de qualifications, derrière l'autre Corée. Groupe H L'Espagne en douceur? Considérée comme l'une des grandes favorites pour le titre suprême, l'Espagne devrait pouvoir effectuer une mise en route relativement tranquille. Le sort a épargné les champions d'Europe, dans un groupe à forte tonalité hispanophone. La Furia retrouvera en effet le modeste Honduras et le Chili. Attention au Chili: la sélection entraînée par Marcelo Bielsa a terminé deuxième du groupe qualificatif sud-américain, derrière le Brésil (mais devant l'Argentine). La Suisse, sous la houlette d'Ottmar Hitzfeld, peut également croire à la qualification. Néanmoins, on voit mal les Espagnols, impressionnants en qualifications (dix victoires en dix matches) et qui n'ont connu qu'une défaite depuis début 2007, ne pas sortir de ce groupe, vraisemblablement à la première place.