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« D'anciens « gauchos » au service de la révolution conservatrice »
Daniel Lindenberg aux Débats d'El Watan
Publié dans El Watan le 26 - 06 - 2010

L'un des objectifs du pacte noué par les nouveaux réactionnaires avec les conservateurs (la droite) est de tenter de faire croire que le problème c'est « l'Autre », c'est-à-dire les Arabes, les musulmans ou les Chinois.
Le procès des événements de Mai 1968, les attaques récurrentes contre l'Islam, le débat sur l'identité nationale, la création d'un ministère de l'Immigration, la chasse contre les immigrés et la glorification de la colonisation sont autant de signes annonciateurs de l'amorce d'une « révolution conservatrice » en France portée par d'anciens « intellectuels » de gauche, dont l'objectif est de remettre en cause les acquis de la modernité. Une révolution aidée par la « mondialisation des idées » et dont le socle idéologique ne se situe pas très loin des thèses soutenues par Samuel Huntington, l'un des principaux inspirateurs de la politique des néo-conservateurs américains.
C'est le point de vue développé, jeudi à Alger, dans Les Débats d'El Watan, par Daniel Lindenberg, historien des idées et professeur des sciences politiques à l'université Paris VIII, au cours d'une conférence-débat intitulée : « Vieux conservateurs de droite, nouveaux réactionnaires de gauche : une sainte alliance ? » Pour illustrer son propos, Daniel Lindenberg a cité l'exemple de l'organisation Médecins sans frontières (MSF) proche de la gauche, dont certains responsables ont non seulement changé de camp politique, mais contribué également à justifier le colonialisme. Ouvrant une parenthèse sur le contentieux mémoriel qui oppose actuellement l'Algérie à la France, l'invité des Débats d'El Watan dira : « Je donne raison au gouvernement algérien qui exige de la France des excuses pour les crimes commis durant la colonisation. »
Dans le même contexte, M. Lindenberg n'a pas hésité à critiquer l'attitude des parlementaires français qui se sont empressés de condamner le génocide arménien, alors qu'« il aurait d'abord fallu qu'ils commencent par balayer devant leur porte ». Ce n'est pas la première fois que Daniel Lindenberg s'illustre par de telles positions. Militant anticolonialiste convaincu, Daniel Lindenberg, né en 1940 à Clermont-Ferrand, a commencé à dénoncer le système colonial français très jeune. Dès l'age de 17 ans, il participe en effet à des manifestations en France qui faisaient régulièrement le procès de la colonisation et appelaient à l'indépendance de l'Algérie.
Les libertés en danger en France
L'auteur du Rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires, un ouvrage publié en 2002 qui visait des personnalités telles que Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Philippe Muray ou encore Pierre-André Taguieff, avertit que la révolution conservatrice menée par ce qu'il appelle « les nouveaux réactionnaires » (qui se recrutent majoritairement dans les rangs de la gauche) a reçu ces 20 dernières années le soutien de romanciers et de « pseudos intellectuels » tels que Michel Houellebecq et Pascal Bruckner. Le premier a investi le gros de son énergie à alimenter la haine de « l'Autre » et à renforcer les rangs des islamophobes en publiant des ouvrages « racistes », « obscènes » et « orduriers » et le second s'est employé à travers un livre, Le Sanglot de l'homme blanc, à renforcer les bases d'un vaste mouvement de remise en question du tiers-mondisme français.
Daniel Lindenberg qui fut traîné dans la boue et lynché médiatiquement en 2002 pour avoir osé dénoncer la « trahison » de ces anciennes personnalités de gauche et « la lente corrosion de l'esprit public en France », explique que l'un des objectifs du pacte noué par ces nouveaux réactionnaires avec les conservateurs (la droite) est de tenter de faire croire que le problème c'est « l'Autre », c'est-à-dire les Arabes, les musulmans ou les Chinois et d'accréditer la thèse selon laquelle « les intellectuels du XXe siècle ont fait fausse route et que le seul moyen de sortir de l'impasse est de se projeter dans le passé et de revenir aux vraies valeurs ».
En un mot, faire table rase avec les idées humanistes, les valeurs d'égalité et de fraternité et imposer une conception des relations internationales basée sur le conflit et les rapports de force. Bien entendu, l'idée est de justifier le rétrécissement du champ des libertés et la mise au pas de la société en agitant le spectre de l'éternelle menace. Le danger de cette démarche que le professeur Daniel Lindenberg qualifie d' « imposture intellectuelle » réside dans le fait qu'elle légitime toutes sortes de dérives et s'approprie des thèses aussi farfelues que mortelles que celle défendue des années durant par Samuel Huntington dans laquelle il assure que le monde s'achemine inéluctablement vers un choc des civilisations qui débouchera sur une quatrième guerre mondiale et présente les musulmans et les Asiatiques comme les nouveaux ennemis de l'Occident.
Tout en attirant l'attention sur le fait que la droite conservatrice n'existe pas uniquement aux Etats-Unis ou en Allemagne, mais qu'elle a aussi des bases en France, Daniel Lindenberg a soutenu que les événements du 11 septembre 2001 et l'élection présidentielle française de 2002 ont servi d'arguments aux réactionnaires pour « siffler la fin de la récréation et faire reculer les libertés au nom de la sécurité ». Dans ce contexte, le conférencier a présenté le président Sarkozy comme le porte-flambeau de cette droite conservatrice et son propagandiste en chef. Un propagandiste prêt à assumer et même à justifier des discours aussi abjects et infâmes que ceux soutenus par les nazis et les fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Par ces temps d'imposture et de brouillages idéologiques, la conférence animée par Daniel Lindenberg présente l'intérêt de retracer avec minutie la généalogie de l'actuel discours de la droite française et de mieux saisir les objectifs qui lui sont assignés. Elle fut aussi un appel à la vigilance que tout le monde se doit de prendre au sérieux.


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