C'est la fin de la grève à ArcelorMittal El Hadjar, déclenchée à l'appel du syndicat d'entreprise depuis lundi dernier. Jeudi à 13h, à l'appel du même syndicat, la reprise du travail a été effective dans tous les ateliers du complexe sidérurgique. Il a fallu une décision de justice ordonnant l'arrêt immédiat de la grève et une autre de l'union de wilaya UGTA sous forme d'appel à la reprise du travail pour que le syndicat revienne sur sa décision, sans contrepartie. Actuellement, c'est l'heure des bilans. En effet, les conséquences de cette grève de plus de 3 jours ont pesé lourd sur le plan financier ,l'entreprise étant déjà en difficulté depuis 2009. Mercredi dernier, lors d'une réunion du conseil d'administration (CA) de l'entreprise entre la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar et celle de Sider, respectivement actionnaires à hauteur de 70% et 30%, il a été soumis à l'approbation un bilan financier 2009, qualifié par l'actionnaire majoritaire de catastrophique. Selon des sources proches de ce dossier, ArcelorMittal Annaba a enregistré un déficit de 124 millions de dollars. Les raisons en sont, outre la crise mondiale, les perturbations techniques, l'effondrement des prix des produits sidérurgiques et surtout les grèves cycliques, selon toujours les mêmes sources. Ce bilan sera validé par le même CA au cours de la première semaine du mois prochain. Egalement négatif, le bilan de cette dernière grève de trois jours et demi dont les revendications portent essentiellement sur une augmentation des salaires prévue par les dispositions de la convention de branche. A vrai dire, syndicat et employeur n'ont tiré aucun profit, sinon des pertes de part et d'autre. Pour le premier, les salaires des travailleurs seront amputés, en bloc ou par échéancier, de trois jours et demi. Le second, quant à lui, a enregistré, selon Vincent Le Gouic le directeur général, une perte de production de trois jours et demi, soit l'équivalent de 21 000 tonnes d'acier liquide. Ce qui affectera vraisemblablement les chiffres de l'exercice en cours. Qualifié de signe d'apaisement, la date du programme de discussions socioprofessionnelles proposée par la direction générale pour l'année 2010 a été avancée. Tout en considérant que l'ensemble des revendications en cours, en référence à la convention de branches, sont considérées closes, Vincent Le Gouic a promis que « des discussions sur les salaires 2011 s'engageront après l'assemblée générale des actionnaires d'ArcelorMittal Annaba qui se tiendra au plus tard début juillet 2010 pour approuver les comptes de l'exercice 2009. Ces discussions pourront inclure d'autres volets de la politique de rémunération d'ArcelorMittal Annaba après accord des deux partenaires. L'objectif est de conclure ces discussions (échéancier inclus) avant fin 2010 ». Cependant, la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar a lié une éventuelle augmentation des salaires avec l'augmentation de la production et la paix sociale en affirmant que « l'échéancier sera en fonction de la performance industrielle et économique de l'entreprise ainsi que de sa fiabilité sociale. Par ailleurs, des discussions s'engageront à partir d'octobre 2010 sur les aménagements à apporter à la convention collective d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba (régimes indemnitaires, primes de postes, primes de nuisance, primes d'astreinte... ». Le même responsable a averti en conclusion que « tous les différends qui pourraient survenir seront résolus par la négociation. En particulier si un différend subsiste après négociation, syndicat et employeur s'engagent à respecter une trêve de 90 jours avant tout recours externe ».