L'APC qui revendique sa qualité de propriétaire du terrain refuse pour le moment de parler de démolition et conteste la démarche du ministère de la Justice qui a procédé à la convocation des commerçants. L'Association des commerçants du centre commercial « La Bretelle » dénonce l'attitude du ministère de la Justice visant « à accaparer le terrain sur lequel est construit le centre commercial de la rue du 11 décembre 1960 ». Les commerçants rappellent en effet que l'exploitation de ces locaux a été faite par adjudication. « Tout est régulier. Nous avons tous des documents attestant de la régularité de notre activité et que nous payons nos loyers et nos factures d'électricité ainsi que nos impôts de manière très régulière. » Les membres de cette association expliquent également que le ministère de la Justice qui réclame le terrain n'a pas à s'adresser aux commerçants puisqu'ils ne sont pas partie au conflit. « C'est l'APC qui devrait être concernée et non pas à nous », explique un commerçant visiblement désespéré après les travaux de rénovation qui ont été effectués sur son local qui risque d'être démoli dans quelques mois. Pour rappel, l'APC d'El Biar revendique également la propriété du terrain, puisque l'ayant acquis auprès des Domaines. L'Association des commerçants détient une copie de l'acte de propriété daté du 19 décembre 1981, dans le cadre des réserves foncières, confortant la revendication de l'APC. « L'exploitation de ces lieux a été faite sur décision du wali d'Alger et via l'APC d'El Biar, initiatrice du projet visant notamment à résorber le chômage et la création de structures commerciales polyvalentes n'existant pas auparavant dans le territoire de la commune », souligne la même association. Le ministère de la Justice réclame lui aussi cette assiette, s'appuyant sur un acte de donation de l'institution « Bon Pasteur ». L'affaire est donc entre les mains de la justice. Les commerçants ont reçu des mises en demeure de la part du ministère de la Justice leur enjoignant de libérer les locaux « occupés illicitement », selon le motif signifié aux commerçants, apprend-on également. L'APC qui revendique toujours sa qualité de propriétaire du terrain refuse pour le moment de parler de démolition et conteste la démarche du ministère de la Justice qui a procédé à la convocation des commerçants pour leur signifier qu'ils sont tenus de libérer les locaux juste après le mois de Ramadhan. « L'affaire est toujours en justice avec le ministère concerné, et on n'en est pas encore là (envoi des mises en demeure) », nous a déclaré Mohammed Abdellaoui, P/APC d'El Biar. Le ministère de la Justice s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire. Contactée hier, la chargée de communication a rappelé que le ministère est partie à ce conflit et que l'affaire est toujours en justice. « Nous ne pouvons déclarer quoi que ce soit à ce sujet », nous a-t-elle expliqué. Les commerçants occupant ces magasins depuis plus de 25 ans pour certains, et qui ont créé à leur tour plusieurs emplois, ne cachent pas leur inquiétude face à ce qui les attend. « Avoir le département de la Justice comme adversaire, c'est peine perdue pour nous …. La justice est juge et partie », commente un jeune commerçant père de 5 enfants. L'association qui « ne se fait pas d'illusions quant au verdict final » réclame toutefois une solution de rechange de la part des pouvoirs publics. « Il est injuste de nous jeter dans la rue après tant d'années d'investissement… », déclare un employé dans un magasin de prêt-à-porter. Ce centre commercial compte 250 magasins. Il s'agit de commerces divers : prêt-à-porter, pizzerias, articles de sport et diverses autres activités. Spacieuce et aérée, cette infrastructure dispose d'un parking et de plusieurs accès.