Pour l'Argentin Martin Demichelis, le quart de finale contre l'Allemagne, samedi, aura une saveur particulière : le défenseur central retrouvera au moins quatre de ses coéquipiers du Bayern Munich, son club depuis 2003 et dont la belle saison lui vaut d'être en Afrique du Sud. Miroslav Klose, Thomas Müller, Bastian Schweinsteiger et Philipp Lahm savent à quoi s'attendre : souriant et généreux hors du terrain, « Micho », comme ils le surnomment, ne leur fera aucun cadeau lors de leurs retrouvailles samedi au Cap (15h00). « Désolé pour eux, mais je veux gagner et si je dois les tacler, je le ferai », avait-il prévenu avant le dernier Allemagne-Argentine, un match amical (0-1) début mars à Munich. Mais ses coéquipiers allemands, Thomas Müller en tête, ne sont pas non plus d'une humeur généreuse : « L'Argentine, c'est une super équipe offensivement, mais on a vu aussi contre le Mexique qu'elle avait des lacunes défensives », a souligné le prodige allemand, lundi. Au Bayern comme en équipe d'Argentine, Demichelis dérape parfois et c'est souvent spectaculaire, comme cette erreur de concentration dans le 2e match de groupe qui avait permis à la Corée du Sud, battue finalement 4-1, de revenir à 2-1 juste avant la mi-temps. Malgré ses erreurs et autres mauvaises relances qui émaillent presque inévitablement chacun de ses matches, Louis van Gaal comme Diego Maradona ont fait de Demichelis le pilier de leur défense. Tourments Ils louent tous deux sa puissance physique (1,84 m, 81 kg), son jeu de tête et surtout sa rage de vaincre qui lui ont permis de se relever de nombreux échecs. Comme lorsqu'il n'avait pas été retenu pour le Mondial-2006 : « A l'époque, j'étais ‘‘mort'', je n'avais plus envie de jouer au football », a-t-il récemment avoué. Comme lorsqu'il éprouve durant les rigoureux hivers bavarois un coup de blues et regrette la douceur de vivre argentine : « Je me suis habitué à l'Allemagne, mais je viens définitivement d'un autre pays », a admis celui qui est désormais le seul Sud-Américain dans l'effectif bavarois. Ou alors quand il a dû être opéré cette saison d'une cheville à l'automne, puis s'est fracturé une pommette après un choc avec Michael Ballack lors du Allemagne-Argentine de début mars. Son contrat avec le Bayern, avec qui il a réalisé cette saison son 4e doublé coupe-championnat d'Allemagne, expire en 2012, mais Demichelis (29 sélections, 2 buts) aimerait se rapprocher de sa famille qui se partage entre l'Argentine et l'Allemagne, ou vivre sous un climat plus méditerranéen, en Espagne par exemple. Le choc contre l'Allemagne pourrait lui permettre de taper dans l'oeil de quelques recruteurs.