Si la semaine musulmane peut bien se passer, il n'en est pas de même pour le vendredi, sujet hebdomadaire de conflits. Récemment, deux prières du vendredi ont posé des problèmes dans le monde. La première a été célébrée à New York-USA par une femme, Amina Wadoud, et la seconde à Bouchaoui-Algérie, sur la demande du colonel Kadhafi. Pour la première, devant le refus des mosquées de New York de laisser une femme conduire la prière, celle-ci a été organisée dans une église, devant un parterre de fidèles musulmans, hommes et femmes. La seconde, sur l'initiative de Kadhafi, était prévue à Staouéli, mais le guide vert a changé d'avis en dernière minute pour finalement se dérouler à Bouchaoui, devant un parterre exclusif d'hommes, les femmes gardes du corps étant restées dehors. Dans les deux cas, on a enregistré de la colère, celle des conservateurs musulmans et celle des officiels algériens, irrités du comportement de leur encombrant invité. Dans les deux cas, le problème de la femme est (ré)apparu. La mixité dans les mosquées ? Cette idée peut paraître hérétique si l'on oublie deux aspects liés à l'Islam. D'abord, au cœur même du cœur de l'Islam, dans la plus sacrée des prières, à savoir celle qui se déroule autour de la Kaâba, hommes et femmes prient ensemble. Ensuite, dans l'Islam maghrébin, les hommes et les femmes prient ensemble dans les koubbas des marabouts sans que cela gêne personne. Mais dans tous les cas, on n'en attendait pas moins des fondamentalistes puisque ceux-ci ont immédiatement condamné à mort Amina Wadoud, prouvant une fois de plus que l'on peut traiter de la vie des gens avec légèreté. Il est évidemment plus facile de tuer Amina Wadoud que Mouammar Kadhafi qui, lui, a déclaré la guerre aux intégristes dans son pays. Qui lui surtout est entouré de gardes du corps. Des femmes bien entraînées, bien sûr.