Le frère du président de la République, le médecin Mustapha Bouteflika, a été inhumé, hier, au cimetière de Ben Aknoun à Alger en présence de nombreuses personnalités politiques et militaires. Une présence qui donne à la cérémonie un caractère presque officiel. Celle-ci a donné lieu à un véritable défilé de figures du pouvoir et de hauts fonctionnaires de l'Etat. Dès 12h, les premiers responsables commencent à fouler le pavé de Ben Aknoun. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, arrive en premier, avant que le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, visiblement affaibli, fasse son apparition au milieu d'un impressionnant quadrillage sécuritaire. A mesure que le temps avance, d'autres personnalités officielles prennent place à l'intérieur du cimetière Zdek. Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia, le général à la retraite Mohamed Lamari, le chef d'état-major Gaïd Salah, le ministre délégué chargé de la Défense Abdelmalek Guenaïzia, le président de l'APN Abdelaziz Ziari, le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah et des officiers de l'ANP arrivent en groupes. Tous les membres du gouvernement ont tenu à marquer leur présence à l'enterrement, à l'exception de quelques ministres. Certains d'entre eux ont pu accéder à l'intérieur du cimetière, d'autres étaient priés de rester à l'entrée. L'accès à l'intérieur du cimetière a été réservé seulement aux membres de la famille et quelques personnalités pour assurer l'intimité de la cérémonie. Parmi les présents, l'on pouvait remarquer également la venue d'anciens ministres et des chefs de parti comme Bouguerra Soltani, Abdelaziz Belkhadem ou Mohamed Saïd. Le PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdellah, ainsi que le président du Comité olympique algérien, Rachid Hanifi, mais aussi le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd et des parlementaires ont aussi voulu marquer par leur présence leur compassion. De nombreux diplomates en poste à Alger sont aussi venus rendre hommage au frère du président décédé, avant-hier à Alger, à l'âge de 56 ans des suites d'une longue maladie. Le palais royal du Maroc s'est associé à sa manière à la douleur de la famille Bouteflika ; le roi Mohammed VI a dépêché, hier, une importante délégation pour prendre part aux obsèques. Preuve d'une grande amitié entre les deux familles, dit-on. Mohamed Moatassim, conseiller du roi, Taïb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Ahmed Toufiq, ministre des Habous des Affaires islamiques sont arrivés et repartis dans la discrétion totale. Vers 13h30, le cortège funèbre, composé du corbillard et de plusieurs BMW présidentielles, arrive avec le président en tête. Après la prière du mort dans le stade qui fait face au cimetière, la dépouille mortelle est soulevée, le président Bouteflika et l'ex-président du Haut-Comité d'Etat, Ali Kafi, main dans la main, prennent la tête de la procession sous un soleil de plomb. Le cercueil pénètre difficilement dans l'enceinte du cimetière. Sitôt le corps mis en terre, le chef de l'Etat accompagné jusqu'au portail du cimetière par Ali Kafi qui lui adressait des mots de compassion, a pris place sur le siège arrière de sa voiture, accompagné par son frère cadet Saïd. Notons qu'il y a tout juste une année, le chef de l'Etat avait enterré sa mère dans le même cimetière.