La semaine de formation sur le suivi de l'herbier de posidonie et la mise en place d'un système d'information géographique (SIG) marin s'est achevée ce samedi au centre de formation des agents forestiers de Kissir, dans la commune d'El Aouana. En marge de cette rencontre, nous avons abordé Gérard Pergent, enseignant à l'université de Corse, qui a bien voulu nous accorder cet entretien. Vous venez d'achever une semaine d'ateliers de formation dans le cadre de la mise en place de l'aire marine protégée. Peut-on savoir ce que vous avez développé tout au long de ces journées ? Le travail était subdivisé en deux parties. D'une part, apporter une formation et une compétence sur un habitat prioritaire en Méditerranée, qui est l'herbier de posidonie, et d'autre part, leur donner des outils pour étudier cet habitat. Parmi les outils, il y a notamment la cartographie et les systèmes d'information géographique qui peuvent servir au-delà de l'herbier comme outil de gestion d'une aire marine protégée. Quel est l'état de cet herbier ? On a eu l'occasion de faire trois journées sur le terrain. On a plongé, on est allés voir l'herbier. Avec les premiers résultats qui sortent, on a un herbier particulier parce qu'il se développe sur des substrats rocheux alors qu'ailleurs, en Méditerranée, c'est souvent sur le sable. Donc c'est un herbier qui tient très bien sur la roche, qui présente une bonne vitalité. On a mis en place un système de surveillance pour voir dans certains secteurs si l'herbier va progresser en vitalité ou si, au contraire, il y a des menaces qu'il régresse. Pouvez-vous affirmer d'après les constatations que la zone n'est pas touchée par la pollution ? Je dirais ça dépend des secteurs. Mais globalement, une grosse partie du secteur qui est identifiée pour être une future aire marine protégée (Amp) bénéficie d'une protection et d'un niveau de qualité des écosystèmes qui est très élevé. Vous avez cité la surveillance. On quoi ça consiste ? Pour les herbiers, c'est faire un petit peu un état de référence. Savoir quelle est la situation actuellement avant la mise en place de l'Amp et derrière on va suivre régulièrement ces systèmes pour voir si la qualité augmente ou au contraire s'il y a des dégradations, essayer d'y remédier dans ce cas-là. Et pour le SIG, y a-t-il des supports numériques ? On a utilisé des images satellitaires, notamment parce qu'il existe sur la zone de Jijel et sur le parc de Taza. On a acheté des images et les étudiants ont travaillé sur ces images en allant sur le terrain pour voir à quoi ça correspondait. Pour les fonds marins, on voit l'herbier sur les images satellitaires jusqu'à 10 m ou 12 m de profondeur. Pour les zones plus profondes, il faut plonger. Vos conclusions après cette semaine de formation ? Je dirais deux aspects. Sur la formation elle-même. C'est vrai qu'on est arrivés dans un système où on ne savait pas comment on allait travailler. L'organisation était parfaite, que ça soit sur le terrain ou sur les cours théoriques. Je fais beaucoup de formation en Méditerranée et c'est souvent qu'on a ce type de facilités pour travailler. Ca c'est très clair. Le deuxième aspect, c'est ces herbiers qui sont particuliers. Je crois qu'on ne les trouve qu'en Algérie et un peu sur la côte nord de la Tunisie ces herbiers sur roche qui sont assez exceptionnels. Je dirais ils ont une bonne vitalité surtout, ils s'accrochent, ils sont bien adaptés à cette région.