L 'Algérie dispose de seulement 40 000 lits en matière de capacités d'hébergement, « nettement insuffisantes par rapport à la demande exprimée », a commenté Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, s'exprimant sur les ondes de la Radio nationale. Sur les 3 millions d'Algériens se rendant sur les côtes du pays, seulement 500 000 personnes bénéficient annuellement des structures d'accueil, ajoute-t-il. L'Algérie reste, selon lui, loin dernière le Maroc et la Tunisie. Pis encore, elle n'est plus une destination privilégiée des tour-opérateurs. Ceux-ci préfèrent lorgner plutôt d'autres pays méditerranéens à l'exemple de l'Egypte ou de la Turquie. Ce responsable a imputé cette régression aux fâcheuses conséquences de la décennie noire. « Le secteur du tourisme a pris un sérieux coup. Il y a eu un laisser-aller et un flagrant laxisme des autorités locales durant cette période », précise-t-il. Pour rattraper ce retard, le gouvernement s'appuie sur le schéma directeur d'aménagement touristique 2025. Plus de 400 projets touristiques sont déjà lancés depuis 2008 pour un total de plus de 38 000 lits, devant générer un total de 58 000 emplois. Sauf que leur financement reste aléatoire. « Il subsiste encore des difficultés entre les porteurs de projets et les banquiers », déplore M. Boukhelifa, également spécialiste en tourisme international. Le rapport annuel du réseau euro-méditerranéen des Agences de promotion de l'investissement autour de « la branche du tourisme dans les pays méditerranéens », a classé en 2008 l'Algérie parmi les plus faibles destinations touristiques. Selon le même rapport, l'Algérie vient à la 147e position d'un total de 174 pays, concernant la création d'emplois dans le secteur du tourisme. Celui-ci emploie plus de 200 000 travailleurs et représente environ 5,6% du taux d'emploi direct et indirect. L'Algérie a enregistré des revenus atteignant les 105 millions d'euros contre 4,9 milliards d'euros pour l'Egypte et 3,1 millions d'euros pour le Maroc, selon les conclusions dudit rapport. Selon Saïd Boukhelifa, les différents intervenants, formateurs, hôteliers et agents de voyages doivent se mettre aux standards internationaux afin de rattraper le retard. Le secteur du tourisme devra se doter d'environ 75 000 lits supplémentaires d'ici 2014, selon le même responsable.